Auteur: Philippe Djian
Editeur: 10/18 – 2005 (267 pages)
Lu en décembre 2015
Mon avis: En ce qui me concerne, ce bouquin n’entrera pas dans la catégorie des « vite lus, vite oubliés ». D’abord parce qu’il m’a fallu un temps déraisonnablement long pour venir à bout de ces 267 pages, pourtant parsemées de dialogues (ce qui, en principe, accélère la lecture) et dépourvues de tout questionnement existentiel de niveau supérieur à celui qu’on trouve dans les magazines féminins ou les séries télé (dont les codes ont, paraît-il, inspiré l’auteur). Ensuite parce que je ne suis pas près d’oublier les décrochements de mâchoire provoqués par cette lecture, d’un ennui sans nom.
Pourtant, le pitch de départ n’est pas mauvais : David et Marc, deux frères, se sont déchirés vingt ans plus tôt pour les beaux yeux d’Edith. Celle-ci se volatilisa, la paix entre frangins fut signée, la main sur le coeur. Mais voilà, deux décennies plus tard, Edith (comme Mathilde) est revenue. Trrremblez, braves gens ! Que veut-elle ? Ou plutôt, QUI veut-elle ? David ou Marc ? Vous le saurez en regardant les prochains épisodes, car évidemment, il y a encore cinq saisons qui suivent, et vous n’espériez tout de même pas avoir la réponse à cet insoutenable suspense dès la fin du premier tome ? Et c’est là que je me suis ennuyée ferme. Parce que, dans cet univers impitoyable, qu’y a-t-il d’intéressant à lire, excepté que les hommes ne pensent qu’au sexe et aux voitures, et que les femmes ne pensent qu’aux hommes qui ne pensent qu’au sexe et aux voitures ? Il y a bien l’ébauche d’une grosse prise de bec juridique avec la malhonnête mairie, ou les manoeuvres pathétiques d’une mère pour sauver ses deux grands garçons de la rechute, mais c’est un peu court, jeune homme…
Des personnages creux et antipathiques, un style plat et cru, et une absence totale d’humour (ne parlons même pas de poésie ou de romantisme, ce n’est pas dans l’air du temps, en tout cas pas dans celui de Djian). Ok, je ne suis pas fan de séries télé (à part Criminal Minds et Dowton Abbey, mais qui n’ont rien à voir …), mais je me demande quel(s) mauvais feuilleton(s) Djian a bien pu regarder pour écrire sa propre série…Autant se rabattre sur les « Feux de l’amour », au moins ça fait rire tellement c’est kitsch.
Présentation par l’éditeur:
Marc et David Sollens, la quarantaine sexy, ont tout pour être heureux. À la tête d’un florissant garage de voitures de luxe, leur vie s’écoule avec ses faiblesses, ses accélérations, ses rencontres d’un soir, ses passions et ses tracas. Vingt ans plus tôt, ils faillirent pourtant s’entre-tuer pour une jeune femme, Édith, qui disparut comme elle était venue. Les plaies furent pansées et nos deux frères enterrèrent la hache de guerre. Mais par un beau matin, la belle pointa de nouveau le bout de son nez. Le « plus américain des romanciers français » nous offre avec Doggy bag, une série romanesque mixée sur les platines des séries télé auxquelles il a eu la bonne idée d’emprunter les codes, la vitesse, et la structure en 24 images seconde.
Absolument pas fan de Philippe Djan, je crains que ce roman finisse dans le même sac que celui du titre…
C’était la première fois que je lisais cet auteur, je n’ai pas très envie de recommencer.