Auteur: John Steinbeck
Éditeur: Folio – 1976 (224 pages)
Lu en décembre 2020
Mon avis: « La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c’est un poème ; c’est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c’est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c’est de la nostalgie, c’est du rêve. »
Et pourtant ce quartier pauvre, où la vie est rythmée par l’industrie de la pêche à la sardine, ne vend pas beaucoup de rêve. Dans ses rues malfamées et puantes, les habitants vivotent comme ils peuvent. Certains travaillent, comme l’épicier chinois, ou Doc, le propriétaire du laboratoire de biologie, ou encore Dora et ses « filles » au bordel du coin. D’autres tirent au flanc sans vergogne mais sans aucune méchanceté, tels Mack et ses potes bras cassés, qui dépensent leur énergie à trouver comment se remplir la panse et le gosier sans se fatiguer, c’est-à-dire sans travailler. Ce petit monde vit en bonne entente, entre les petites escroqueries et les grosses castagnes, dont les uns se repentent aussitôt et que les autres pardonnent aussi vite, puisque de toute façon elles partaient d’une bonne intention.
« Rue de la Sardine » est une chronique de la vie ordinaire d’un quartier pauvre de Californie dans les années 30. Comme dans « Tortilla Flat« , Steinbeck fait la part belle à la farce et à des personnages hauts en couleurs qui enchaînent les mésaventures rocambolesques et improbables. De prime abord plein d’humour et de dérision, ce court roman est aussi une fresque sociale douce-amère dans laquelle Steinbeck met en scène des traîne-misère, personnages qui lui sont chers. Au-delà de ces cocasseries, il fait preuve à leur égard, comme toujours, d’empathie, de tendresse et d’une profonde humanité.
Présentation par l’éditeur:
La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c’est un poème ; c’est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c’est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c’est de la nostalgie, c’est du rêve. La Rue de la Sardine, c’est le chaos. Chaos de fer, d’étain. de rouille, de bouts de bois, de morceaux de pavés, de ronces, d’herbes folles, de boîtes au rebut, de restaurants, de mauvais lieux, d’épiceries bondées et de laboratoires. Ses habitants, a dit quelqu’un : « ce sont des filles, des souteneurs, des joueurs de cartes et des enfants de putains » ; ce quelqu’un eût-il regardé par l’autre bout de la lorgnette. il eût pu dire : « ce sont des saints, des anges et des martyrs », et ce serait revenu au même.