Auteur: Alain-Fournier
Editeur: Le Livre de Poche – 2008 (350 pages)
Lu en mai 2025
Mon avis: A la fin du 19ème siècle, dans un village du fond de la Sologne, la vie de François Seurel, 15 ans, fils de l’instituteur et narrateur de cette histoire, se trouve bouleversée. Augustin Meaulnes, 17 ans, est placé en pension chez les Seurel par sa mère, une riche veuve de la région.
Sans qu’on comprenne bien pourquoi, Meaulnes exerce une fascination sur ses camarades de classe. Perçu comme rebelle, meneur et mystérieux, il est adoré par les uns et détesté par ceux qui étaient les meneurs avant lui et désormais déchus.
Un beau jour, Meaulnes décide, sans rien dire à personne, d’aller chercher les grands-parents Seurel à la gare. Il se perd en route, et atterrit dans un domaine perdu dans les bois, où se déroule une étrange fête. Il se mêle facilement aux convives et apprend qu’on célèbre les fiançailles de Frantz, le jeune maître des lieux. Mais la fête tourne court parce que la fiancée n’arrive pas, mais cela n’a pas empêché, entre-temps, Meaulnes de rencontrer Yvonne, la sœur de Frantz, ni de tomber amoureux d’elle au premier regard, et réciproquement. Mais Meaulnes doit quitter les lieux avec les autres invités, et se retrouve à nouveau dans le morne petit village où il est en pension, sans avoir la moindre idée de la façon de retrouver le chemin du domaine et d’Yvonne, mais d’autant plus résolu à y parvenir.
Quelque temps plus tard, il retrouvera par hasard Frantz, déguisé en bohémien, qui s’installe au village incognito, et à qui Meaulnes jure loyauté et fidélité pour les siècles des siècles.
Encore un peu plus tard, Frantz s’est évaporé, et Meaulnes s’est installé à Paris, où il rencontre, presque par hasard, l’ex-fiancée de Frantz, grâce à laquelle il retrouve la trace du domaine et d’Yvonne. Et même de Frantz, mais cela seulement après s’être lancé par monts et par vaux à sa recherche, en abandonnant à son sort Yvonne, qu’il venait d’épouser et de mettre enceinte, et qui mourra d’ailleurs en couches, ce qui ne suffira pas pour autant à faire revenir Meaulnes pour s’occuper de son enfant, le père indigne ne pointant le bout de ses chaussures au foyer conjugal que près de deux ans après la naissance.
Pas un conte de fées, donc, mais plutôt une histoire abracadabrante faite de coïncidences et d’improbabilités qui la rendent peu crédible.
Il paraît que « Le Grand Meaulnes » est un chef-d’œuvre, mais je n’ai pas compris pourquoi.
J’y ai vu des adolescents exaltés par leur désir chimérique de grand amour et désespérés de ne pouvoir le réaliser, des jeunes hommes entêtés, entiers, naïfs et au final pathétiques, pour lesquels il est difficile d’éprouver de l’empathie. En effet, l’auteur ne s’embarrasse pas de psychologie et n’explique jamais les motivations profondes des uns et des autres, de sorte que leurs agissements sont peu compréhensibles. Si l’histoire est bien écrite et bien construite, les personnages sans relief et les péripéties invraisemblables m’ont rendu cette lecture fastidieuse.
Présentation par l’éditeur:
À la fin du XIXe siècle, par un froid dimanche de novembre, un garçon de quinze ans, François Seurel, qui habite auprès de ses parents instituteurs une longue maison rouge –l’école du village–, attend la venue d’Augustin que sa mère a décidé de mettre ici en pension pour qu’il suive le cours supérieur: l’arrivée du grand Meaulnes à Sainte-Agathe va bouleverser l’enfance finissante de François…
Lorsqu’en 1913 paraît le roman d’Alain-Fournier, bien des thèmes qu’il met en scène –saltimbanques, fêtes enfantines, domaines mystérieux– appartiennent à la littérature passée, et le lecteur songe à Nerval et à Sylvie. Mais en dépassant le réalisme du xixe siècle pour s’établir, entre aventure et nostalgie, aux frontières du merveilleux, il ouvre à un monde d’une sensibilité toujours frémissante, et qui n’a pas vieilli.