jeudi , 25 juillet 2024

Sois-toi même, tous les autres sont déjà pris

Auteur: David Zaoui

Editeur: J-C Lattès – 30 janvier 2019 (288 pages)

Lu en janvier 2019

Mon avis: Avec un titre pareil, on peut s’attendre au pire, genre énième bouquin de développement personnel pontifiant sur la recherche du bonheur, à coup de platitudes édifiantes (style « le bonheur est en vous, il suffit de savoir écouter (au choix) son cœur-son âme-son corps-son psy ») et vaguement culpabilisantes (« mais oui c’est facile, si vous n’y arrivez pas, c’est (au choix) votre faute-parce que vous êtes bête- parce que vous ne voulez pas »). Mais je m’égare, puisqu’il n’est pas question de ça ici. Enfin, un peu quand même, mais c’est drôlement bien (et mieux) amené. Et donc, nous avons un roman, une fiction (et pas un essai, hein), mettant en scène un personnage principal, Alfredo, jeune homme vivant dans une tour HLM de la banlieue parisienne, sur le même palier que ses parents. Si cet artiste peintre, spécialisé dans la peinture de l’inconscient des animaux, ne bénéficie (encore) d’aucune reconnaissance dans le milieu artistique, il a néanmoins le privilège de bénéficier de toute l’attention de son lobotomisé de conseiller Pôle Emploi, qui s’efforce de lui dénicher les boulots les plus épanouissants et en totale adéquation avec les aspirations profondes d’Alfredo, à savoir (j’en passe et des meilleures) : déménageur, laveur de voitures, testeur de toupies, vendeur de poissons exotiques. Autour d’Alfredo gravitent ses parents aimants et fiers de leur fiston, une grand-mère douce-dingue atteinte d’Alzheimer, des amis fidèles et … Schmidt, un singe capucin femelle, dressé pour aider Daisy, la grand-mère susmentionnée. Schmidt, qu’Alfredo recueille chez lui après qu’elle ait manqué de passer dans une des casseroles de Daisy. Schmidt, qui a une façon très particulière de donner son avis sur les conquêtes féminines d’Alfredo, qui va changer la vie de celui-ci et l’amener à se faire confiance…
Ce roman est à l’image de ses personnages : singulier, généreux, un peu barré. On rit, on pleure, on s’énerve sur le conseiller Pôle Emploi, on s’attendrit, c’est plein d’humanité et de bons sentiments mais sans être mièvre, ce qui n’est pas si courant. C’est loufoque et jubilatoire, c’est léger mais pas superficiel, et l’air de rien, c’est aussi sérieux et ça s’emporte, entre les lignes (entre les mails!), contre une certaine conception du monde du travail qui ne laisse que peu de place aux artistes et à ceux qui tentent de sortir du rang des « boulotteurs » alimentaires pour rechercher leur idéal.
Et donc, conclusion ? Oui, il faut croire en soi, chercher sa voie, être soi-même (les autres sont déjà pris). Mais c’est plus facile quand on a un Schmidt sous la main 🙂 .

Merci à mes copines babeliotes Bookycooky et Ladybird, dont les avis m’ont donné envie de lire ce roman pétillant !

En partenariat avec les éditions JC Lattès via Netgalley.

Présentation par l’éditeur:

Dans une HLM de banlieue, vivant sur le même palier que ses parents juifs italiens, Alfredo Scali est un loser au grand cœur qui se rêve artiste. Mais pas n’importe lequel ! Alfredo peint «  l’inconscient des animaux à travers leurs rêves » : celui des ours bipolaires et des crabes kleptomanes, entre autres…
Entouré d’un père soigneur dans un zoo et d’une mère qui prépare inlassablement des pâtisseries, d’une grand-mère foldingue atteinte d’Alzheimer, d’une touriste italienne aussi ensorcelante qu’inaccessible et d’un conseiller Pôle Emploi spécialisé dans les jobs neurasthéniques, sa vie d’artiste pleine de doutes et d’espoirs paraît sans issue. Tout va changer lorsque Alfredo va hériter… de Schmidt, le singe chargé d’assister sa grand-mère. Ce capucin malicieux, dressé pour aider les personnes dépendantes, va bouleverser la vie du héros, ainsi que sa peinture…
De Pantin à Montmartre, d’une friterie belge tenue par un drôle de rabbin aux plages paradisiaques de Saint-Domingue, ce roman tendre et déjanté vous entraînera sur les traces d’un artiste prêt à surmonter tous les obstacles pour atteindre son idéal.

Quelques citations:

On se sent si seul quand on rêve d’idéal

– …cette fille était une vraie cloche. Elle confondait Edmond Rostand avec un chippendale slovaque dont elle était fan, et soutenait très sérieusement que, selon une enquête d’un magazine de décoration, lire des livres pouvait avoir des conséquences cardio-vasculaires dramatiques.

Evaluation :

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2 commentaires

  1. Le titre m’attirait et voilà que ta critique en rajoute. Alors ? Alors c’est noté !