Auteur: Clovis Goux
Editeur: Stock – 17 janvier 2024 (280 pages)
Lu en janvier 2024
Mon avis: Bienvenue aux Villages-Unis de Floride, ce coin de paradis où vous ne trouverez que luxe, soleil, divertissement, paix et tranquillité. Pour vous y installer, vous n’avez besoin que de deux choses : suffisamment d’argent, et 55 ans minimum. Eh oui, aux VUF, on vit exclusivement entre babyboomers ; les millenials ont été expulsés et définitivement relégués de l’autre côté du mur-frontière depuis la sécession des VUF d’avec le reste des Etats-Unis. Dans ces communautés de Villages de carton-pâte aux couleurs pastel pour Barbie et Ken seniors, vous profiterez d’une retraite bien méritée entre golf, shopping et barbecues entre voisins plus sympas les uns que les autres.
Attiré par ces promesses édéniques, le père du narrateur, à peine atteint l’âge de la retraite, a tout plaqué en France et a intégré l’une de ces communautés de l’autre côté de l’Atlantique. Le malheureux n’a guère eu le temps d’en profiter, puisque même pas deux ans après son arrivée, il est retrouvé mort dans sa villa. Il apparaît clairement que sa mort n’est pas naturelle, mais quant à savoir si c’est un accident, un meurtre ou un suicide, ce n’est pas aussi évident. Arrivé sur place en urgence, son fils va tenter de tirer les choses au clair. Il découvre assez vite que derrière les sourires ultra-brite et les pelouses taillées au coupe-ongles, la réalité, loin d’être toute en roses et violettes, est d’une cruauté sans nom.
Cette dystopie qui se déroule dans un avenir (très) proche explore les thèmes du conflit (en l’occurrence on peut même parler de guerre) entre les générations, de la peur de la mort, de la vieillesse, de la consommation et du divertissement à outrance qui génèrent ennui et névroses.
Cela aurait pu déboucher sur une analyse subtile et profonde, mais l’auteur pousse tellement loin le bouchon de la violence et de la haine entre vieux et jeunes qu’à mes yeux l’histoire en perd de sa crédibilité et donc de son intérêt réflexif. J’aurais aimé une dose de complexité supplémentaire, par exemple en abordant les relations de tous ces seniors avec leurs enfants et petits-enfants, mais apparemment ils ont fait table rase du passé et de tout ce qui se trouve de l’autre côté de la frontière.
Malgré cela, malgré le côté gore de l’histoire, les nombreuses références cinématographiques (que je n’avais pas toutes) et un horripilant placement de produits, la plume est caustique et fluide, le récit bien construit et rondement mené, ce qui fait d’ »Extrême paradis » une lecture tout de même distrayante.
En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Dans un avenir imminent, la Floride a fait sécession avec les Etats-Unis afin de fonder une fédération de communautés privées réservées aux seuls retraités : Les Villages. Dans ce luxueux paradis artificiel conçu par et pour les seniors, la mort, le crime et la jeunesse ont été éradiqués au profit du divertissement. L’étrange décès d’un résident français vient cependant bouleverser l’équilibre instauré.
Accident ? Meurtre ? Suicide ? Précipité dans l’univers outrancier des Villages-Unis de Floride, le fils du défunt part sur les inquiétants chemins qui ont menés son père à sa perte. En fouillant dans le passé, ce journaliste déboussolé par le deuil réveillera les vieux démons de la région. En cherchant la vérité, il basculera dans l’envers du décor. Alors les Villages dévoileront leur vrai visage.
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