jeudi , 24 avril 2025

Séoul, São Paulo

Auteur: Gabriel Mamani Magne

Editeur: Métailié – 11 avril 2025 (160 pages)

Lu en mars 2025

Mon avis: Entre Pacsi, le narrateur, et son cousin Tayson, on peut trouver les points communs suivants : leur origine bolivienne, leur âge (environ 17 ans), et sa conséquence : le service pré-militaire obligatoire.

En dehors de cela, les deux cousins ont jusque là vécu des vies fort différentes. Tayson est né et a grandi à São Paulo, où ses parents avaient émigré pour travailler dans le commerce de vêtements de contrefaçon. Tayson a donc grandi entre la culture boliviano-aymara de ses parents et la culture brésilienne de son pays d’accueil, à quoi il faut en ajouter une troisième : la coréenne, celle des principaux concurrents commerciaux de la communauté bolivienne de São Paulo. Quant à Pacsi, il ne connaît depuis toujours que El Alto, ville contiguë à La Paz, perchée à plus de 4000m d’altitude. Les deux cousins se sont retrouvés lorsque les parents de Tayson ont dû rentrer en Bolivie, après quelques revers de fortune.

Dans ce récit d’apprentissage, on observe comment chacun d’eux se débrouille tant bien que mal à l’approche de l’âge adulte, entre quête d’identité et de racines, interrogations sur l’avenir et leur place dans la famille et la société, et expériences dans l’inévitable triangle alcool-sexe-drogues.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire fragmentée, peut-être parce que ma lecture a elle-même été fort entrecoupée. Si le début m’a semblé un peu confus (je ne comprenais pas trop qui était qui), j’ai fini par identifier les personnages, mais sans parvenir à m’y attacher. Ils ne sont pas très développés (et c’est logique si on tient compte du fait que le narrateur est un ado), et ça m’a laissée sur ma faim. Pareil avec les références à la société bolivienne, qui m’ont échappé pour la plupart. Quant au style, il est nerveux, abrupt, teinté d’humour amer et d’un brin de politique. Les thèmes du racisme, du machisme, du déracinement et de l’identité, des tourments de l’adolescence et du passage à l’âge adulte sont abordés, mais auraient mérité d’être plus approfondis, et l’ensemble, plus abouti.

En partenariat avec les Editions Métailié.

Présentation par l’éditeur:

Tayson est né et a grandi dans un quartier de São Paulo où les migrants boliviens et coréens se livrent une bataille féroce et hilarante pour fabriquer les meilleures contrefaçons de vêtements de marque du Brésil. Du jour au lendemain, il doit revenir dans le pays natal de ses parents, à El Alto, ville à plus de 4000 mètres d’altitude, où sa famille, son cousin – le narrateur du roman, en quête de sens et de sexe –, un monolithe précolombien et le service militaire obligatoire l’attendent.
Un premier roman d’apprentissage (très) drôle, tendre et (vraiment) très original, venu des plus hautes montagnes boliviennes, sur l’identité de ceux qui restent, ceux qui partent et ceux qui rêvent de s’en aller. Un voyage entre El Alto, Séoul et São Paulo qu’on découvre émerveillé par l’inventivité de la langue et qui se lit avec la joie, le rythme et la nostalgie d’une bonne cumbia (voire, parfois, d’un tube de K-pop !).

Evaluation :

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