jeudi , 25 juillet 2024

Le héron de Guernica

Auteur: Antoine Choplin

Editeur: Editions du Rouergue – 2011 (158 pages)/Points – 2015 (168 pages)

Lu en mai 2024

Mon avis: 26 avril 1937. A Guernica, dans le Pays Basque espagnol, le front de la guerre civile se rapproche, mais les habitants de la ville sont loin d’imaginer que dans quelques heures le ciel va littéralement déverser sur leurs têtes un déluge de bombes.

Ce matin-là, Basilio, jeune artiste-peintre amateur, se rend comme souvent au bord de l’étang pour y observer les hérons, qu’il tente ensuite de reproduire sur la toile. Il rêve de terminer un de ses tableaux pour l’offrir à Celestina, la jeune fille dont il est amoureux.

La guerre en décidera autrement.

« Le héron de Guernica » est un court roman qui se veut poétique et contemplatif, et qui pose le thème de l’art face à la guerre (à travers l’épisode lié au Guernica de Picasso), de la beauté de la nature et de la pureté des sentiments face à la folie meurtrière des hommes, le tout vu à travers le regard d’un jeune homme naïf au cœur simple.

Il y a un curieux décalage dans ce texte entre, d’une part, le langage familier des personnages (entre autres Basilio) et d’autre part, le langage soutenu utilisé dans les descriptions et l’observation du héron et de la nature (une narration à la 3ème personne du singulier mais qui rend compte du point de vue du même Basilio). Je doute que ce personnage ait les capacités intellectuelles de formuler de telles réflexions. Curieux aussi qu’un être aussi sensible et placide apparaisse cependant déçu de ne pas avoir réussi à se faire enrôler dans les rangs républicains, alors qu’apparemment rien ne l’y obligeait.

En dehors de ce manque de cohérence, et malgré des descriptions presque millimétriques, je n’ai rien éprouvé de ce que l’auteur s’est efforcé de susciter : l’horreur du bombardement, la passion, la sensibilité ou la souffrance de Basilio.

Je n’arrive pas à expliquer ce qu’il y a en trop ou en trop peu dans l’écriture, mais je l’ai ressentie davantage comme un exercice un peu forcé et artificiel dans lequel la forme, peu convaincante, finit par l’emporter sur le fond. Décevant.

Présentation par l’éditeur:

Avril 1937, le bombardement de Guernica fournit à Picasso le sujet de sa plus célèbre toile. À l’opposé du travail du Maître, Basilio, jeune peintre autodidacte, s’absorbe dans l’observation des hérons qui hantent les marais alentours… Alors que l’aviation allemande réduit la ville en cendres, il tente, par son art, de saisir la dignité et la fragilité de l’oiseau au milieu de cette folie.

Evaluation :

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