jeudi , 25 juillet 2024

Les veuves d’Eastwick

Auteur: John Updike

Editeur: Points – 2011  (416 pages)

Lu en 2013

les veuves d'eastwickMon avis: Diable, quelle mauvaise pioche pour la lettre U du challenge ABC de Babelio ! Quelle déception que ce satané Updike !
Trente ans après, les trois ensorcelantes drôles de dames, entretemps devenues veuves, décident de passer l’été ensemble, et reviennent à Eastwick, sur les lieux de leurs « exploits » passés endiablés. Si elles n’ont rien perdu de leur forte personnalité, elles sont toutefois bien moins fringantes physiquement, affichant 70 ans au compteur. La mort (la leur) fait désormais partie de leur vie, de leurs hantises, de leurs démons. C’est l’heure des bilans qui sonne à la volée, et les cloches ne sont pas nécessairement celles de Saint-Pierre. En plus des regrets d’avoir préféré fricoter avec leurs amants en négligeant leurs enfants, et des remords d’avoir semé mort et malheur autour d’elles par leurs sorts maléfiques, nos trois veuves sont envahies par les souvenirs et la nostalgie, et asticotées par les pépins de santé.
Il est utile d’avoir lu Les Sorcières d’Eastwick au préalable pour bien comprendre le contexte, mais en même temps, ce n’est peut-être pas si indispensable, puisque Les veuves… procède largement par flash-backs et rappels des galipettes du passé.
Une déception, donc, parce que là où je m’attendais à retrouver des sabbats de sorcellerie vacharde et jouissive, je n’ai lu que du blabla poussif et décousu, entre descriptions touristiques sans intérêt et théories électromagnétiques fumeuses. J’ai eu la nette impression de me trouver face à des pages de « remplissage », et, avec toutes ces considérations sur la vie-la mort-la vieillesse, je n’ai pu m’empêcher d’établir le parallèle avec l’auteur, décédé en 2009 et qui écrivait là son dernier livre.
Pas de finale en feu d’artifice, donc, ni pour l’auteur ni pour le livre, laborieux et dispensable.

Présentation par l’éditeur:

Trente ans après, nos sorcières préférées n’ont rien perdu de leur faconde. Alexandra, Jane et l’étincelante Sukie ? au sourire un peu collagéné par la sorcellerie esthétique ? ont toutes les trois perdu leur mari. Qu’à cela ne tienne, le monde leur appartient ! Elles passeront l’été à Eastwick, pour le plaisir des retrouvailles, et pour tester leurs pouvoirs quelque peu endormis…

Quelques citations: 

– « Les gens n’arrêtent pas de pleurer la mort de Dieu, moi, ce qui m’inquiète, c’est la mort du péché. Sans péché, les gens ne sont plus des personnes, rien que des moutons sans âme. »

– « La diversité…pourquoi partons-nous tous du principe que c’est une bonne chose, alors que nous ne sommes à l’aise que dans l’uniformité?« 

– « C’est Alexandra (…) qui connut la première le veuvage. A l’image de tant de femmes soudain livrées à la solitude, elle ressentit le besoin de voyager – comme si l’on pouvait à sa guise – par le truchement de fragiles cartes d’embarquement et de pénibles attentes dans les aéroports, et des risques, faibles mais indéniables, inhérents aux transports aériens à une époque où le coût des carburants ne cessait d’augmenter, où les compagnies étaient menacées de faillite, où se multipliaient les attentats-suicides et s’aggravait l’usure du métal – contraindre le monde à reproduire le foisonnement de contrariétés qu’implique la possession d’un conjoint. »

Evaluation :

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