Auteur: Armistead Maupin
Editeur: 10/18 – 2000 (384 pages)
Lu en janvier 2013
Relu en août 2016
Mon avis: En cet été bruxellois pas assez caniculaire pour donner envie de piquer une tête dans une piscine, voici cependant une solution infaillible pour se rafraîchir les idées en cas de surchauffe méningée : Ahh Mary Ann, ma bulle d’oxygène made in Cleveland si bien exilée sur la côte ouest ! Michael, mon rayon d’arc-en-ciel au coeur d’artichaut ! Mme Madrigal, mon petit space-nuage rose! Dr Fielding, ma dose de chocolat fondant/fondu en perfusion ! Eh oui, vous l’aurez compris, j’ai succombé à la tentation de (re)lire le tome 3 des Chroniques de San Francisco…
Cette fois, 3 ou 4 ans ont passé depuis la fin du tome 2 , et nous voici propulsés au début des années 80. Si de l’eau a coulé sous le Golden Gate Bridge, certaines choses ne changent pas au 28, Barbary Lane. Madame Madrigal cultive toujours son illicite « space » jardinet, et Michael « Mouse » cherche toujours son prince charmant. Mary Ann, qui travaille désormais à la télévision, semble par contre avoir trouvé le sien en la personne de Brian, colocataire autrefois coureur de jupons invétéré. de nouveaux personnages apparaissent, certains renaissent : DeDe revient de l’enfer, et Frannie s’est extraite de son paradis artificiel d’anxiolytiques alcoolisés. le duo de choc et de charme DeDe/Mary Ann est au coeur de ce troisième volume : la première a des révélations à faire à la deuxième, qui tiendrait là LE scoop de sa carrière journalistique pas encore entamée. Et c’est parti pour une aventure aux multiples rebondissements, zigzaguant sur la ligne droite de la légalité, mélangeant suspense haletant et humour parfois grinçant. On y est, on s’y croit, on s’y voit, même si certaines coïncidences sont énormes. Un peu comme dans du Pennac tendance Malaussène, on est à la limite de la vraisemblance, pour ne pas dire au-delà, et il se passe parfois des choses graves voire dramatiques, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Et l’auteur fait preuve envers ses personnages d’une tendresse toujours aussi contagieuse.
Ce livre, qui se dévore, est, comme les 2 précédents, un bonbon, une gourmandise, un délice. Un moment de pure régalade, qui passe toujours trop vite. A consommer cependant avec modération : certain(e)s critiques disent s’être lassé(e)s après avoir enchaîné plusieurs tomes à la suite. Je pense qu’il ne faut pas tout lire d’affilée, mais laisser passer quelques mois avant de « replonger ». Pour les accros comme moi, c’est dur de patienter, mais les retrouvailles n’en sont que meilleures. A bientôt donc pour le tome 4 !
Présentation par l’éditeur:
La tribu du 28 Barbary Lane célèbre comme il se doit la fin des seventies. De l’Alaska à Hollywood, d’une course poursuite à la séquestration d’une présentatrice télé, en passant par un rodéo gay au Nevada, tous prolongent leur quête fantasque du bonheur… cultivé à l’état brut dans les petites herbes de Mme Madrigal.
Quelques citations:
– Quand on est veuf, docteur, la chose qui fait le plus souffrir, c’est d’avoir perdu l’ami qui pouvait contempler une montagne avec vous et savoir ce que vous pensiez… L’ami qui partageait vos silences. Il faut longtemps pour en arriver à cela… et c’est pénible de devoir y renoncer.
– Ne fais pas de projets, Prue. Sinon, tu ne pourras pas goûter l’instant présent.