samedi , 18 mai 2024

L’île du Dr Mallo

Auteur: Stephen Fry

Editeur: Belfond – 2002 (371 pages)

Lu en mai 2017

Mon avis: A lire les critiques de ce roman et la quatrième de couverture, il paraît que cette « île du Dr Mallo » serait une version 2.0 du Comte de Monte-Cristo. Zut alors, moi qui n’ai pas lu cet archi-classique de la littérature française (oui, je sais, honte à moi. Pas taper), me voilà bien en peine d’établir une comparaison argumentée. Ceci n’étant cependant pas un prétexte pour faire dans la demi-mesure, voici néanmoins mon avis plein et entier.
Version 2.0, disais-je. En effet, si au début du roman (1980), nous sommes encore bien loin d’internet et des PC portables design, ce remake de l’une des histoires de vengeance les plus célèbres de la littérature surfera sur la vague du www pour s’achever au lendemain du non-bug de l’an 2000, par une sorte de retour à la matrice protectrice.
Mais commençons par le commencement : en 1980 donc, le jeune Ned est le gendre idéal : intelligent, studieux, sportif, beau, bien élevé, populaire (quoi que…), loyal, gentil, modeste, pas imbu de sa personne pour un sou, il est parfait. Un peu trop d’ailleurs, aux yeux de ses « camarades » de public school, qui, jaloux et frustrés, lui jouent un sale tour. Cela n’aurait été qu’une vilaine blague, si Ned, arrêté par la police, ne s’était pas trouvé, au même moment, en possession d’une mystérieuse lettre, dont il ignore le contenu et qu’il a promis de remettre à son destinataire, qu’il ne connaît pas davantage. Cela suffit pour faire disparaître Ned de la surface de la terre et l’enfermer, à l’insu de tous, dans un hôpital psychiatrique sur l’île du Dr Mallo.
Pendant 20 ans.
Deux décennies pendant lesquelles, en dépit des mauvais traitements, des « thérapies » diverses et variées et de l’isolement, il conserve assez de lucidité pour cultiver corps et esprit, et de patience pour attendre le moment propice à son évasion. Ned peut alors mettre sa vengeance au point, en découvrant et utilisant internet et la bulle technologique pour échafauder un plan minutieux.

Pas la peine d’en dire davantage, sinon que cela se lit facilement et rapidement, que c’est distrayant mais que tout cela est fort peu vraisemblable, avec toutes ces coïncidences et ces rebondissements qui s’emboîtent beaucoup trop facilement. La partie « vengeance » est un peu bâclée et part en queue de poisson, et je comprends donc parfaitement ceux qui disent que ce livre n’est qu’une très pâle copie du chef-d’oeuvre dont il se revendique. Si au moins il était réellement « émaillé d’anagrammes et de jeux de pistes, servi par une plume hors pair et une imagination délirante, un festival d’humour noir », tel que le vante la quatrième de couverture, mais non. Ou alors je n’ai pas lu le même livre que l’éditeur.

Présentation par l’éditeur:

Pour le jeune Ned Maddstone, l’année 1980 est celle de tous les succès. Jeune homme brillant et séduisant, promu élève le plus en vue de sa public school et capitaine de l’équipe de cricket, il mène une vie insouciante et heureuse. D’autant qu’il vient de rencontrer la charmante Portia…

Mais il suffira d’une promesse faite à un homme au seuil de la mort et d’un traquenard idiot monté par des camarades jaloux pour que le destin de Ned bascule. Au bonheur et à la popularité succèdent alors l’horreur, la solitude et la réclusion dans l’asile psychiatrique du terrible Dr Mallo.

Vingt ans après, quand Ned parvient enfin à s’échapper, il n’a qu’une idée en tête: se venger de tous ceux qui ont conspiré contre lui, par n’importe quel moyen…

Emaillé d’anagrammes et de jeux de piste, servi par une plume hors pair et une imagination délirante, un festival d’humour noir où plane l’ombre d’un chef-d’oeuvre de la littérature française, Le Comte de Monte-Cristo.

Evaluation :

Voir aussi

Le coeur des ténèbres

Auteur: Joseph Conrad Editeur: Le Livre de Poche – 2012 (216 pages) Lu en avril …

2 commentaires

  1. Pas trop de rapport avec l’Excellent Comte de Monte-Cristo ( honte à toi oui, mais pas taper rassure-toi) si ce n’est le long temps d’emprisonnement. Pas envie de lire une resucée du livre que j’emmènerai sur une île déserte !