Auteur: Luis Sepúlveda
Editeur: Métailié – 1992 (130 pages)
Relu en octobre 2021
Mon avis: Antonio José Bolivar vit tranquillement dans sa cabane à El Idilio, une bourgade située sur les rives du Nangaritza, au fin fond de l’Amazonie équatorienne. Avant de s’installer à El Idilio, il a vécu pendant de longues années dans la jungle, au milieu des Indiens Shuars, qui lui ont appris tous les secrets de la forêt. Aujourd’hui, vieux, solitaire et romantique, Antonio José Bolivar passe le temps en lisant des romans d’amour.
Un jour, quand des Shuars amènent au village le cadavre d’un homme blanc, chercheur d’or dans la région, Antonio José Bolivar comprend très vite que le type, braconnier stupide et donc suicidaire, a eu la grande idée de s’en prendre à une famille de jaguars, dont il a dépiauté les cinq petits, sans penser un seul instant que la mère de ceux-ci pourrait l’attaquer pour se venger. Antonio José Bolivar comprend presque aussi vite que la maman jaguar, qui a désormais goûté au sang humain en plus d’être folle de rage et de douleur après la mort de ses petits, ne se contentera pas d’une seule victime. Le maire du village le comprend aussi, et met sur pied une expédition pour aller abattre l’animal.
A cause de sa science de la forêt, Antonio José Bolivar est engagé dans l’aventure un peu malgré lui, alors qu’il préférerait lire tranquillement ses romans et s’évader ainsi dans une bulle préservée de ce monde bête et méchant.
« Le vieux qui lisait des romans d’amour » est un conte écologique, le premier roman écrit (en 1988) par Luis Sepúlveda, et qui lui a été inspiré par la rencontre d’un vieil homme blanc dans la forêt amazonienne, alors qu’il avait lui-même élu domicile chez les Shuars pour quelques mois, après être sorti des geôles de Pinochet.
Ce roman rend un triple hommage : à la forêt amazonienne dévastée par la cupidité des Blancs, à Chico Mendes, ardent défenseur de cette forêt et assassiné en 1988, et à la littérature, cet « antidote contre le redoutable venin de la vieillesse« . Avec tout ça, sa fausse simplicité, sa poésie, son personnage attachant et le talent de conteur de Luis Sepúlveda, comment s’étonner du succès de ce roman et ne pas l’aimer ?
Présentation par l’éditeur:
Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d’El Idilio les accusent à tort du meurtre d’un chasseur blanc, le vieil homme quitte ses romans d’amour – seule échappatoire à la barbarie des hommes – pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse…