Auteur: Frédéric Lenoir
Éditeur: Albin Michel – 2006 (617 pages)
Lu en 2012
Mon avis: Je n’aurais sans doute jamais acheté ce roman, ce n’est pas vraiment mon style. Mais bon, je l’ai reçu, donc je l’ai lu, mais j’avais un apriori peu favorable avant de le commencer.
Je dois bien admettre que l’histoire est captivante la plupart du temps, et que j’ai eu envie, presque malgré moi, d’en connaître la fin. Captivante, certes, mais pas non plus au point de me priver d’heures de sommeil pour lire la suite.
En effet, le style est fluide, facile à lire, mais on est loin d’atteindre des sommets de littérature. Le récit et les dialogues sont souvent naïfs, presque mièvres, limite eau-de-rose, surtout quand l’auteur décrit les sentiments amoureux.
Les péripéties et les personnages sont pour la plupart improbables et hors du commun (au sens de « commun des mortels ». On peut objecter que si les personnages et l’histoire étaient banals, ça ne vaudrait pas la peine d’en faire un roman…objection peu convaincante à mon sens…). Les dangers que Giovanni affronte sont extrêmes, les joies et le peines qu’il vit sont intenses, on n’est pas là pour faire dans la demi-mesure. De même, les « gentils » sont beaux, cultivés, généreux, pleins de sagesse et d’attention, presque trop parfaits, les « méchants » sont cruels et machiavéliques. Bref, tout ça me est excessif et peu crédible.
Heureusement, l’auteur temporise le rythme du récit par des digressions opportunes et intelligentes sur l’histoire, les religions, l’astronomie, la philosophie… C’est là qu’on voit qu’il est historien des religions et philosophe, avant d’être romancier. Et, ce qui ne gâche rien, il est bon pédagogue : ces parenthèses dans les divers domaines précités sont de beaux exemples de vulgarisation, qui apprennent des choses au lecteur.
Le roman est truffé de phrases, prononcées par les différents sages que Giovanni rencontre lors de ce parcours initiatique, un peu moralisatrices, mais qui illustrent bien les idéaux de sagesse et les bon sentiments qui poussent le héros vers l’avant.
Mais cela ne suffit pas à désengluer le lecteur de l’abondante guimauve de cette histoire irréaliste, trop creuse que pour être mémorable.
Présentation par l’éditeur:
Qui est Luna, la belle sorcière aux cheveux de feu ? Quelle malédiction frappe le blessé retrouvé dans sa cabane des Abruzzes ? Qui sont les hommes masqués de noir acharnés à sa perte ? Quelles paroles terribles dissimule ce mystérieux parchemin qui ne doit surtout pas arriver jusqu’aux mains du pape ?
Au coeur d’un XVIe siècle hanté par les querelles religieuses et philosophiques, le nouveau thriller historique de Frédéric Lenoir nous entraîne des palais aux prisons de Venise, du Mont Athos au bagne des corsaires d’Alger, de Jérusalem au ghetto de Chypre. Un grand roman d’amour et d’aventures où passion, mort, mystique chrétienne et soufie, astrologie et kabbale rythment la quête initiatique de Giovanni, le jeune paysan qui avait osé lever les yeux sur la fille des Doges.
Quelques citations:
– « Le seul mal qu’il faut vaincre dans ton coeur, mon enfant, c’est la peur. Tous les autres maux : la colère, la jalousie, la tristesse, la culpabilité morbide, proviennent de cet ennemi intérieur. Si tu arrives à dominer ta peur, plus rien ne t’atteindra, plus aucune force mauvaise n’aura d’emprise sur ton coeur. Et pour vaincre la peur, il n’y a qu’un remède : l’amour. Tout le chemin de la vie, c’est de passer de la peur à l’amour ».
– « Nous avons peur de nous ouvrir pleinement à la vie, d’accueillir son flot impétueux. Nous préférons contrôler nos existences en menant une vie étroite, balisée, avec le moins de surprises possible. (…) L’être humain a peur de la vie et il est surtout en quête de la sécurité de l’existence. Il cherche, tout compte fait, davantage à survivre qu’à vivre. Or survivre, c’est exister sans vivre … et c’est déjà mourir. (…) Passer de la survie à la vie, c’est une des choses les plus difficiles qui soient ! de même est-il si difficile et effrayant d’accepter d’être les créateurs de notre vie ! »