Auteur: Grégoire Osoha
Editeur: Marchialy – 12 février 2025 (224 pages)
Lu en février 2025
Mon avis: La ville de Rouyn-Noranda, dans l’ouest du Québec, doit son existence à la fonderie de cuivre Horne, du nom de son fondateur Edmund Horne, prospecteur qui découvrit d’importants gisements de cuivre dans le sous-sol de la région, vers 1911.
Un peu plus d’un siècle plus tard, la ville a prospéré, une ville de petite taille (« on peut tout y faire à pied »), mais néanmoins bien pourvue en infrastructures commerciales, sociales, culturelles, sportives, et proche de la nature. Un endroit où il fait bon vivre, dit-on.
Oui mais voilà, en 2019, les habitants apprennent que le taux d’arsenic présent dans l’organisme de leurs enfants est bien supérieur à la moyenne nationale, et que, selon toute vraisemblance, cet arsenic provient des rejets toxiques de la fonderie Horne. Vu les menaces qui pèsent sur leur santé, les habitants se tournent alors, logiquement mais naïvement, vers l’entreprise et les autorités pour trouver une solution permettant de réduire les émissions polluantes. C’est à ce moment là qu’ils réalisent que la fonderie appartient au groupe Glencore, multinationale tentaculaire dominant le marché mondial des matières premières.
« Atome 33 » raconte à la fois l’histoire de la fonderie et le combat des habitants contre Glencore et contre l’inertie des autorités à tous les niveaux. Un combat qui s’inscrit dans l’opposition quasi irréductible entre la santé publique et la protection de l’environnement d’une part, et d’autre part, les échéances électorales des élus et les intérêts économiques d’une entreprise puissante qui sait parfaitement que la ville dépend économiquement de son usine (qui emploie un grand nombre de ses habitants) et socialement du mécénat de Glencore (qui sponsorise une foule d’associations locales en tous genres).
David contre Goliath ? Peut-être, sauf que dans la Bible c’est David qui gagne, et ici, rien n’est moins sûr.
Un texte sur le cynisme du grand capital qui agit en toute impunité et dans le seul intérêt de son actionnariat. Face au pouvoir de l’argent, les initiatives des habitants de Rouyn-Noranda paraissent bien vaines. Je ne connais rien à la législation canadienne, mais je me demande tout de même pourquoi une bataille judiciaire n’a pas été entamée plus tôt.
Ce livre a le mérite de mettre en lumière une lutte légitime, mais j’ai trouvé que le récit, malgré un ton souvent ironique, manquait de consistance et de tension. Je ne suis pas arrivée à ressentir les émotions – révolte, colère, frustration, désespoir – des habitants. Je n’ai donc pas éprouvé beaucoup d’empathie et je suis restée à distance de cette histoire malheureuse.
En partenariat avec les Editions Marchialy via Netgalley.
#Atome33 #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Rouyn-Noranda est une ville prospère de l’ouest du Québec construite autour de la fonderie de cuivre Horne. Lorsque ses habitants apprennent en 2019 que leurs enfants présentent un taux d’arsenic bien supérieur à la moyenne, ils se tournent vers la fonderie pour lui demander de réduire sa pollution invisible. Ce qu’ils ne mesurent pas alors, c’est l’immense influence de l’entreprise face à eux, qui n’est autre que le géant mondial des matières premières : Glencore.
Grégoire Osoha a suivi l’action collective de ces citoyens déterminés et retrace l’histoire de la fonderie et de la multinationale. Il tente ainsi de comprendre pourquoi il est si difficile d’obtenir gain de cause quand bien même la santé est impactée et pointe les dérives d’un système qui semble prêt à tout au nom du profit.