Auteur: Armistead Maupin
Éditeur: Points – 2012 (360 pages)
Lu en juin 2020
Mon avis: Dans ce huitième volume, Mary Ann revient à San Francisco après 20 ans passés sur la côte Est. Personnage principal dans les premiers tomes de la série, elle avait peu à peu laissé la vedette à Michael (Mouse) Tolliver, pendant qu’elle-même allait tenter sa chance comme star du petit écran à New York. Une chance qu’elle n’a pas vraiment rencontrée, et elle s’en revient à San Francisco, meurtrie dans son corps et dans sa tête. Trompée par son mari et atteinte d’un cancer, en proie au doute et à la culpabilité (elle s’en veut toujours d’avoir « abandonné », à l’époque, ses amis, son premier mari Brian, et Shawna, leur fille adoptive), elle espère guérir ses blessures auprès de Michael. Le temps a passé, Madame Madrigal a plus de 80 ans et se fragilise, Michael a la soixantaine bedonnante mais est toujours heureux avec Ben, son jeune mari, Brian parcourt le pays au volant de son mobile home, Shawna tient toujours son blog sur la sexualité, pendant que Jake, apparu au tome précédent, se prépare à son opération de changement de sexe, et que DeDe et D’Or font une réapparition accessoire. Nous sommes désormais en 2008, Obama a été élu, internet et Facebook font partie du quotidien. Maupin, comme toujours, s’adapte à l’époque et à l’âge de ses personnages. Si chacun se tracasse un peu plus pour sa santé, il y a toujours les mêmes craintes de ne plus plaire, de ne plus être aimé, de ne pas être aimé pour ce qu’on est. Seule Anna Madrigal semble au-dessus de ces préoccupations, et se contente de diffuser sa sagesse et sa sérénité à ses enfants de cœur.
Après « Michael Tolliver est vivant« , plus introspectif et écrit à la première personne, on renoue ici avec la marque de fabrique des « Chroniques » : une succession de chapitres courts avec beaucoup de dialogues, passant d’un personnage à l’autre, entremêlant de petites intrigues qui n’ont au départ aucun lien entre elles mais qui finissent par se rejoindre en une seule, en l’occurrence une sombre histoire liée à un vieux secret partagé uniquement par Michael et Mary Ann.
Bon alors les ficelles sont un peu grosses, ce n’est pas ultra-palpitant ni vraisemblable, mais cette saga continue à me faire sourire et oublier le temps de quelques heures la grise époque que nous traversons. De l’humour, des joies et des peines, de la nostalgie, de l’amour un peu fleur bleue ou épicé, des amitiés à toute épreuve, quelques observations bien balancées, des personnages attachants,…, une petite bulle de bien-être dans ce monde inconfortable.
Présentation par l’éditeur:
Mary Ann flâne sur la colline de Russian Hill. Elle est revenue à San Francisco, ville de sa jeunesse, après vingt ans d’absence. Sa vie est en miettes : trompée par son mari, atteinte d’un cancer, elle vient chercher du réconfort auprès de son vieil ami, Michael Tolliver. De confidences en escapades, Mary Ann savoure les plaisirs d’une liberté retrouvée. Un retour aux sources pour un nouveau départ ?