Auteur: Mia Couto
Editeur: Métailié – 2013 (204 pages)
Lu en juillet 2022
Mon avis: Sidonio, médecin portugais, s’est installé comme coopérant à Vila Cacimba, bled perdu au fond du Mozambique. Côté face, il s’agit d’une mission humanitaire, côté pile, le jeune homme est à la recherche de Deolinda, rencontrée lors d’un congrès médical à Lisbonne. A Vila Cacimba, il a retrouvé ses parents et s’est lié avec eux, sans révéler au père, Bartolomeu, qu’il est amoureux de sa fille.
Mais les parents n’ont guère plus de nouvelles de Deolinda, à part quelques lettres qui arrivent on ne sait comment et on ne sait d’où, dans lesquelles elle s’excuse à chaque fois de devoir reporter son retour. En attendant, Sidonio doit endiguer une mystérieuse épidémie de folie qui se répand parmi les soldats casernés à Vila Cacimba, et essaie de soigner Bartolomeu qui, parmi de nombreux maux, souffre surtout du mal de vivre et de saudade. Il tente aussi de le rabibocher avec sa femme et d’apaiser leur couple chaotique.
« Poisons de Dieu, remèdes du Diable » est un roman poétique, elliptique, qui raconte une histoire entre brumes et ombres, mensonges et vérités, dans lequel tout est brouillé et incertain, où l’on ne sait jamais trop si on est dans la réalité ou la métaphore. Sidonio est comme le lecteur : à peine croit-il tenir un bout de vérité qu’il s’aperçoit que ce n’était qu’une illusion, ou en tout cas une seule facette d’une réalité multiple et complexe, voire contradictoire, entre passion, rancœurs, amour et secrets.
Avec un flou artistique charmeur et attachant, Mia Couto nous raconte aussi le Mozambique comme il va et ses habitants comme ils vivent, dans un contexte post-colonial et post-guerre civile qui imprègnent encore fortement les cœurs et les âmes.
Présentation par l’éditeur:
Un jeune médecin portugais, Sidonio Rosa, tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d’un congrès médical, part à sa recherche et s’installe comme coopérant à Vila Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu’elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ?
Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihnos, Munda et Bartolomeo, le vieux marin. L’Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l’oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L’absence dont on ne guérit jamais.
Un roman au charme inquiétant.