Dans sa tête, des briques éparpillées
Chantier de construction ou de démolition
Puits de lumière ou puits sans fond
Un vacarme incessant
Symphonie de pelleteuses et de marteaux piqueurs
Tympans vrillés, casque de protection, ne reste qu’une rumeur
Une grue immense qui vire dans le ciel au gré du vent
Y grimper pour voir au-delà de son horizon
Redescendre et partir, se jeter dans le vide
Tourner une page, tourner la dernière page
Une scie lancinante, grinçante, dissonante
La même rengaine, indistincte, énervante
Si seulement il comprenait ce qu’elle lui disait
Fer à souder, étincelles en gerbes
Feu d’artifice d’idées éblouissantes
Si fugaces, si blanches, déjà oubliées
Câbles électriques emmêlés
Inextricables
Désir de court-circuit
Labyrinthe d’avaloirs bouchés de feuilles mortes
Pluie, grisaille, automne
Temps plombé, perdu, si morne
L’idée du printemps, trop floue
Impensable
Mais qui sait, peut-être, un jour
Dans sa tête, soudain le silence
Panne de courant, surdité ou fin du monde
Il ne sait pas, il s’en fout, il verra bien après, ou non
Hibernation.