Auteur: Sorj Chalandon
Editeur: Grasset – 14 août 2019 (320 pages)
Lu en juin 2019
Mon avis: Jeanne, 39 ans, vient d’apprendre qu’elle a un cancer du sein. Elle, la libraire discrète et effacée, qui s’excuse presque d’exister, se voit lâchée par son corps. Puis par son mari, qui fuit, indisposé par la future calvitie de sa femme, apeuré par l’idée de la mort, surtout, tout à coup si proche. Jeanne doit donc affronter seule sa maladie, son traitement. Mais à l’occasion d’une séance de chimio, elle fait la connaissance de Brigitte, puis de Mélody, toutes deux malades aussi, et enfin d’Assia. En plus du cancer, ces quatre compagnes de douleur partagent un mal d’enfant, de maternité. Mais pour l’une d’elle, tout espoir n’est pas perdu. Et nos quatre mousquetaires en perruques et turbans de s’embarquer dans une aventure aussi improbable que rocambolesque, comme une tentative désespérée de pied-de-nez à la souffrance. De là à dire, comme Jeanne dans son journal, qu’ « ensemble elles ont détruit le pavillon des cancéreux pour élever une joyeuse citadelle« , je ne suis pas convaincue. Je n’ai pas ressenti beaucoup de joie de vivre dans cette histoire, ou alors très fugacement. De la révolte, de la colère, du désespoir et un besoin (effectivement féroce) de revanche sur le sort, ça, sans aucun doute. Mais je me faisais une autre idée de la joie. En fait, je m’étais fait une autre idée de ce roman avant de le lire, d’où mon impression de décalage. J’attendais un récit de la transformation de Jeanne-la-grise en femme, si pas flamboyante, au moins épanouie et confiante en elle, après un combat difficile contre elle-même, sa maladie et ses démons. Mais ce n’est pas ce que j’ai lu. Evidemment, Jeanne n’est pas la même à la fin, mais la focale a été davantage dirigée sur le « coup » fomenté par ces quatre drôles de dames, au point que le reste est passé à l’arrière-plan. Et puis je n’ai pas réussi à croire à cette histoire ni à m’attacher à ses personnages. Erreur de casting en ce qui me concerne.
En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#UneJoieFéroce #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Jeanne est une femme formidable. Tout le monde l’aime, Jeanne.
Libraire, on l’apprécie parce qu’elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d’eux. A l’image de Matt, son mari, dont elle connaît chaque regard sans qu’il ne se soit jamais préoccupé du sien.
Jeanne bien élevée, polie par l’épreuve, qui demande pardon à tous et salue jusqu’aux réverbères. Jeanne, qui a passé ses jours à s’excuser est brusquement frappée par le mal. « Il y a quelque chose », lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux. Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d’elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d’avant. En guerre contre ce qui la ronge, elle va prendre les armes. Jamais elle ne s’en serait crue capable. Elle était résignée, la voilà résistante. Jeanne ne murmure plus, ne sourit plus en écoutant les autres. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle s’éprend de liberté. Elle découvre l’urgence de vivre, l’insoumission, l’illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu’elle ne soupçonnait pas.
Avec Brigitte la flamboyante, Assia l’écorchée et l’étrange Mélody, trois amies d’affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreux et élever une joyeuse citadelle.