jeudi , 21 novembre 2024

La tristesse du samouraï

Auteur: Victor del Arbol

Editeur: Babel Noir – 2013 (528 pages)

Lu en août 2016

la tristesse du samouraiMon avis: Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi se transmet-elle de génération en génération, au lieu de disparaître enterrée en même temps que ses protagonistes initiaux ?
Sans répondre à ces questions, « La tristesse du samouraï » livre une histoire dans laquelle la fameuse haine susvisée fait partie de l’héritage familial, et semble ne pouvoir s’éteindre qu’avec l’anéantissement d’un des deux clans rivaux, voire des deux, dans une sorte d’apocalypse expiatoire qui paraît inévitable après une telle accumulation de violence, de torture et de folie meurtrière.
En l’occurrence, le « péché originel » a été commis par Isabel Mola en 1941, dans un coin perdu d’Estrémadure en Espagne. Femme adultère, elle commandite avec son amant l’assassinat de son mari violent et phalangiste. L’opération échoue, et il en coûtera très cher à Isabel et à tous ceux qui, volontairement ou non, se trouvent mêlés à cette histoire qui se joue sur le plan tant privé que politique. Car cette petite histoire s’inscrit dans la Grande, celle de la guerre civile espagnole, et celle de la tentative de coup d’Etat en 1981. En effet, alors qu’on aurait pu croire l’affaire enterrée sous la chape de la dictature, elle ressurgit « accidentellement » 40 ans plus tard. Et on comprend alors que pendant toutes ces années, les protagonistes ont cherché à se détruire les uns les autres, sans hésiter à reporter leur soif de vengeance et de pouvoir sur les générations suivantes, qui, loin d’apaiser les rancoeurs, poursuivront l’escalade.

C’est très noir et très violent, terriblement malsain, à la limite du nauséeux. Les hommes de cette histoire ont manifestement un problème avec les femmes. Manipulations à tout-va, allers-retours présent/passé, l’intrigue est très touffue (j’ai failli plusieurs fois prendre des notes tellement je m’y perdais) et pas toujours très vraisemblable (qu’est-ce que c’est que ces épisodes en Russie en 1944 ? est-ce bien crédible? était-ce bien nécessaire?). Mieux vaut aussi avoir quelques notions d’histoire espagnole contemporaine, parce que les événements auxquels il est fait allusion ne sont guère développés. le style n’apporte rien, et aucun des personnages (à peine les victimes) ne suscite l’empathie. Quant au titre, j’ai trouvé assez saugrenu ce « fil rouge » du katana et des histoires de samouraïs, qui ne cadre pas du tout avec le contexte. Trop artificiel. le reste est trop glauque, trop sombre, trop dur, trop…excessif.

Présentation par l’éditeur:

En ce rude hiver 1941, une femme élégante arpente les quais de la gare de Mérida au petit matin. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train pour Lisbonne partira sans elle, qui vient de disparaître pour toujours. L’enfant rentre seul chez son père, obnubilé par le sabre qu’un homme vient de lui promettre.
Des années plus tard, une avocate envoie sous les verrous un inspecteur jugé coupable d’une bavure. Elle ne sait pas qu’elle ouvre ainsi une terrible boîte de Pandore, libérant quatre décennies de vengeance et de haine dont elle ignore tout et qui pourtant coulent dans ses veines.
Se jouant d’un contexte historique opaque, de l’après-guerre espagnol à la tentative de coup d’Etat de février 1981, La Tristesse du Samouraï est un intense thriller psychologique qui suit trois générations marquées au fer rouge par une femme infidèle. L’incartade a transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d’honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu’un doit laver le péché originel.

Evaluation :

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3 commentaires

  1. Bon, eh bien je ne vais pas m’y frotter !

  2. Je ne suis pas sûre d’aimer cette lecture qui semble d’une grande violence et qui a des allures de vendetta…

  3. oui, il est morbide du début à la fin, et pas une touche d’espoir…