Auteur: Bernard Malamud
Éditeur: Rivages poche – 2019 (251 pages)
National Book Award 1959
Lu en décembre 2020
Mon avis: « Le tonneau magique » est un recueil de treize nouvelles, treize perles d’humanité, couronnées en 1959 par le National Book Award. Je ne vais pas résumer chacune d’elles, mais elles ont de nombreux points communs : leurs personnages sont des gens modestes, petits commerçants besogneux, juifs immigrés de première ou deuxième génération, vivant dans le New York des années 50 et pour lesquels les tragédies de la deuxième guerre mondiale sont encore palpables. La plupart de ces histoires se déroulent aux USA, quelques-unes en Italie, et ont pour thème la quête du bonheur, que celui-ci se confonde avec l’amour, la fortune ou le succès. Et Dieu (pour autant qu’il existe, mais rien moins sûr depuis la Shoah), que cette quête est difficile, dramatique, tragique. Mais tous les personnages, tous anti-héros, s’entêtent, absurdement, comiquement, n’ayant pas ou plus d’autre sens à donner à leur vie. Certains feraient n’importe quoi pour obtenir de l’aide, y compris s’adresser à un ange aux ailes douteuses (L’ange Levine), tandis que d’autres s’obstinent à refuser la main qu’on leur tend avec une charité parfois extrême (Pitié). Certains réussiront (Les sept premières années), d’autres gâcheront leur chance stupidement (La dame du lac), tous en retireront quelque chose : réponses existentielles, illusions perdues, miracle, changement de perspective.
Un autre point commun : tous ces heurs et malheurs sont racontés avec beaucoup de tendresse, dans une veine tragi-comique qui évite le pathos larmoyant. Avec des portraits attachants, des états d’âme décrits avec finesse et l’universalité de ces drames individuels, ces textes s’impriment pour longtemps dans la mémoire du lecteur.
Présentation par l’éditeur:
Finkle, Sobel, Rosen, Feld… Ils sont cordonnier, tailleur, étudiant. Tous sont immigrés ou enfants d’immigrés, aspirant à un destin qui réparerait les souffrances vécues en Europe et laisserait enfin place à la lumière. Bernard Malamud donne à ces vies minuscules une dimension mythique. Tendres, parfois cruels, mais toujours profondément émouvants, ces treize contes prouvent son incroyable puissance pour sonder l’âme humaine. Tels les Dublinois de James Joyce, les gens de New York qui peuplent Le Tonneau magique ont marqué de leur empreinte la littérature. Considéré par Philip Roth comme un chef-d’œuvre fondateur, ce recueil est un classique en Amérique, couronné en 1959 par le National Book Award.