mardi , 3 décembre 2024

Trois jours et une vie

Auteur: Pierre Lemaitre

Éditeur: Le Livre de Poche – 2017 (320 pages)

Lu en décembre 2020

Mon avis: Trois jours et une vie, ou comment la mort d’un chien peut bouleverser les existences…
Pas n’importe quel chien, pas n’importe quelle mort. Le chien Ulysse, qui appartient à Monsieur Desmedt, est le meilleur ami d’Antoine, douze ans. Antoine est un gamin solitaire, déprimé, un peu la tête de turc de ses potes. Il vit seul avec sa mère, un brin psychorigide, depuis que son père les a laissés tomber. Le seul être qui lui apporte un peu de réconfort, c’est donc Ulysse.
Alors quand Ulysse, à quelques jours de la Noël 1999, est renversé par une voiture et que son maître l’achève d’un coup de carabine, Antoine est à la fois désespéré et hors de lui. Il se réfugie dans sa cabane au fond des bois de St-Eustache. C’est là que Rémi, six ans, le fils de Monsieur Desmedt, le rejoint, comme souvent, pour jouer avec ce grand frère improvisé. Mais ce jour-là, Antoine est en état de choc, en colère, et sa rage explose, faisant de Rémi sa victime. Quand Antoine réalise ce qu’il a fait, il est catastrophé, terrifié. Il rentre chez lui et se tait. A chaque minute il s’attend à ce que les gendarmes viennent l’arrêter.
L’année 1999 s’achève avec la tempête Lothar, qui dévaste la région et le bois de St-Eustache. La tempête dans la tête d’Antoine se déchaînera bien plus longtemps, puisqu’on le retrouve en 2011 et en 2015, aux prises avec son destin et ses choix.

Pierre Lemaître nous fait entrer dans la tête d’Antoine et nous fait ressentir sa terreur, son désarroi, sa culpabilité, son anxiété, ses crises de panique. Portrait psychologique d’un meurtrier malgré lui, ce roman dépeint aussi l’atmosphère du village de Beauval, le conformisme, l’étroitesse d’esprit, le poids du qu’en-dira-t-on qui y règnent en maîtres et qui étouffent les habitants. Rumeurs, méchanceté, bassesses, la plupart de ceux-ci sont peu reluisants, ne s’embarrassant guère de générosité ou de bienveillance, sauf sous couvert d’hypocrisie et d’intérêt calculé.
Un très bon roman noir, captivant et amoral.

Présentation par l’éditeur:

À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien…

Evaluation :

Voir aussi

L’homme qui aimait les chiens

Auteur: Leonardo Padura Editeur: Métailié – 2011 (672 pages)/Suites – 2024 (744 pages) Lu en …