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Le coeur de l’hiver

Auteur: Dominic Cooper

Editeur: Métailié – 2006 (188 pages)/Suites Métailié – 13 mai 2022 (181 pages)

Lu en mai 2022

Mon avis: Sur une petite île dépeuplée d’Ecosse, Alasdair Mor vit dans la petite ferme familiale. Il est vieux garçon, un peu lent d’esprit, un peu empêtré dans son grand corps. Au fil de ses 45 années d’existence, Alasdair a vu le hameau se vider peu à peu de ses habitants, y compris son père puis son frère, les uns morts, les autres partis à la ville ou au Canada, à la recherche de confort et/ou d’argent.

Parce que la vie sur cette île de landes et de falaises est rude, soumise à une Nature toute-puissante, et Alasdair vit chichement, trouvant de quoi subsister dans la pêche au homard et dans ce que ses quelques animaux (poules, moutons, vache) lui procurent. Mais il ne lui viendrait pas à l’idée de se plaindre, ni de changer de vie, lui qui n’a jamais rien connu d’autre. Alasdair vit seul, au rythme des saisons, il n’est ni heureux ni malheureux, il vit, c’est tout, parfaitement intégré dans son environnement, en accord avec une Nature qu’il respecte et aime du plus pur amour, celui qui ne cherche jamais à dominer.

L’osmose est irrémédiablement rompue quand un couple d’étrangers s’installe dans une ferme des environs. L’homme est particulièrement antipathique, perclus de jalousie et de frustration, sans qu’on sache pourquoi. Très vite, il s’en prend à Alasdair, entraîné malgré lui dans une surenchère fatale d’actions-réactions violentes qui, dans le final, se transforme en un combat quasi mythique entre Bien et Mal.

« Le cœur de l’hiver » est un roman lyrique et poétique, douloureux et désespérant, qui se déroule dans une atmosphère de bout du monde, puis de fin du monde quand advient l’intrusion malfaisante. J’ai mis du temps à entrer dans l’histoire en raison des longues phrases et des nombreuses descriptions, avant que le récit n’avance et ne m’entraîne dans cette poursuite folle et cruelle entre Alasdair et l’étranger. Après la dernière ligne, le mystère continue de planer sur les raisons de cette haine, mais cela n’enlève rien à la beauté sombre et poignante de ce texte qui fait la part belle à la Nature et dresse le magnifique portrait d’un homme humble qui ne demandait rien d’autre que de vivre en paix.

En partenariat avec les Editions Métailié.

Présentation par l’éditeur:

Sur la côte ouest de l’Écosse, Alasdair Mor exploite la petite ferme familiale, seul après la mort de son père et le départ pour la ville de son frère. Il vit de la pêche au homard. Il aime profondément la nature sauvage et grandiose qui l’entoure. Mais un couple s’installe dans les environs, et le vol et le mal font irruption dans sa vie. Cela entraînera un affrontement et une poursuite hallucinante à travers les collines sauvages.
Au-delà des personnages austères et attachants, les véritables héros du livre sont l’océan, le vent glacial et la lande inhabitée. Les descriptions de la mer ou du passage des saisons vers un inévitable « cœur de l’hiver » sont inoubliables.
Ce texte poétique et lyrique aux accents steinbeckiens est écrit dans une langue magnifique.

Evaluation :

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