Auteur: Caroline Lamarche
Editeur: Espace Nord – 2012 (144 pages)
Prix Rossel 1996
Lu en juin 2018
Mon avis: Le jour du chien, c’est un jour de révélation. Ou plutôt un jour où remontent à la surface des souvenirs anciens ou récents, plus ou moins enfouis, plus ou moins ignorés, et sur lesquels tout à coup on met le projecteur, et les mots pour les exprimer. Le jour du chien, c’est donc ce jour où six personnes assistent à la course folle d’un chien au bord de l’autoroute, manifestement égaré, sans doute abandonné par son maître. Abandon, le mot est lâché. Car c’est ce sentiment, au sens large, qu’ont en commun les six personnages de ce roman et qui, brutalement, leur saute aux yeux. Six témoins pour six chapitres reliés par ce bizarre incident du chien. Un chauffeur routier qui n’a jamais connu ses parents et qui s’invente des vies en écrivant des lettres aux journaux et aux magazines; un prêtre qui avait cru rencontrer l’amour d’une femme jusqu’à ce que celle-ci se volatilise; une jeune femme prête à quitter son amant et qui comprend qu’en réalité c’est elle qui est larguée. Un jeune homme gay qui a lâché son travail et qui se retrouve délaissé par ses amis lorsqu’il cesse d’être l’oreille attentive à leurs états d’âme et se met à exprimer son ressenti(ment). Et qui roule à vélo comme un dératé sur l’autoroute, pédalant pour garder son équilibre mental. Une mère et sa fille, abandonnées par leur homme, c’est-à-dire veuve et orpheline, enfermées chacune dans leur désarroi depuis qu’elles ont perdu celui qui était un trait d’union entre elles et leur permettait de communiquer.
L’auteure utilise une tonalité différente pour ces six personnages et leur monologue intérieur, malgré une même mélancolie qui les étreint tous. Ce roman, prix Rossel 1996, est écrit avec une sensibilité à fleur de peau et sonne très juste, et pourtant il ne m’a pas convaincue. En dehors des récits de la mère et de sa fille (dans lesquels on réalise le gâchis en raison du gouffre d’incompréhension entre elles), je n’ai pas réussi à réellement m’intéresser au sort des six protagonistes. Des personnages qu’on abandonne là, le long de l’autoroute et dont on ne saura plus jamais rien. Du chien perdu non plus, d’ailleurs…
#LisezVousLeBelge
Présentation par l’éditeur:
Un chien perdu court le long d’une autoroute. Six témoins s’arrêtent. Un camionneur qui trompe sa solitude en s’inventant une autre vie ; un prêtre touché par l’amour ; une femme face à une rupture ; un jeune homosexuel en quête d’une raison de vivre ; une mère veuve et sa fille, isolées dans leur peine. Chacun verra dans cet incident le reflet de son drame intime. Comme si, dans tout vie, il devait y avoir un « jour du chien », qui serait aussi celui d’une révélation.