jeudi , 21 novembre 2024

Le ministère de la peur

Auteur: Graham Greene

Editeur: Le Livre de Poche – 1963 (254 pages)

Lu en décembre 2016

Mon avis: Londres, 1942. Bien que le couvre-feu soit de rigueur depuis le début du Blitz et que chaque soir les habitants regagnent sagement les couloirs du métro pour y passer la nuit, la vie continue. On se promène dans les parcs, on organise des kermesses et des tombolas. Pour son plus grand malheur, Arthur Rowe participe à l’une de celles-ci, dont le prix est un alléchant gâteau au vrai beurre (denrée aussi rare en cette période troublée qu’une nuit sans bombardement), et gagne. Par erreur, certes, mais il gagne. Le voilà alors embarqué dans une étrange aventure, à laquelle on ne comprend goutte, sauf que le gâteau contient vraisemblablement autre chose de plus précieux que le beurre et que certaines personnes veulent à tout prix récupérer. Se sentant traqué par on-ne-sait-qui, Arthur consulte un détective privé qui aurait préféré continuer à s’occuper de banals adultères, puis s’adresse à deux « gentils » « réfugiés » autrichiens, Willi et Anna Hilfe (« aide » en allemand). Puis Arthur se retrouve encore davantage emberlificoté dans cette situation kafkaïenne quand il est accusé d’un pseudo-meurtre qu’il n’a bien sûr pas commis, puis quand il est sauvé d’une tentative d’empoisonnement par une bombe de la Luftwaffe tombant opportunément sur sa maison. Laquelle déflagration provoque chez Rowe une amnésie totale, prétexte à son internement dans la maison de convalescence (l’asile) du « bon » Docteur Forester.

Voilà à peu près tout ce que j’ai saisi de cette histoire, sachant, en outre, que Rowe, victime d’une machination et bouc émissaire, n’est pas aussi blanc qu’il y paraît puisqu’il est « connu » pour avoir mis fin aux souffrances de sa femme atteinte d’une maladie incurable quelques années auparavant. Et qu’il se trimballe une culpabilité et des états d’âme à nous faire bâiller au fil des pages. Personnage peu sympathique et niais, qui se méfie de son ombre mais fait aveuglément confiance à de parfaits inconnus, Arthur n’est pas le seul à être totalement invraisemblable. Anna Hilfe, aussi belle et vide qu’un vase de cristal sans fleurs, a tout d’une potiche manipulée par son (faux) frère Willi, aussi suave que fourbe.

Ce roman d’espionnage a été publié en 1943, et cela se ressent. Je pense qu’il a très mal vieilli, trop lent, trop naïf, à la fois trop elliptique et trop bavard. Je n’ai pas compris l’importance de ce que cachait le gâteau, ni les motivations et contradictions des personnages, qui frôlent parfois le grotesque (en particulier dans le happy end sentimental des dernières pages). Je n’ai d’ailleurs pas compris non plus qui sont les membres de ce « Ministère de la Peur ».

Obscur et ennuyeux, comme peuvent l’être certains boulots de certains fonctionnaires (mais pas le mien, je vous rassure).

Présentation par l’éditeur:

L’aventure d’Arthur Rowe aux prises avec les mystérieux fonctionnaires du Ministère de la Peur organisé par les Allemands au cœur de Londres pendant le « Blitz » relève du roman policier ou du roman d’espionnage. Mais comme toujours avec Greene, le drame d’Arthur Rowe, cet homme qui autrefois a tué pour mettre fin à la souffrance d’un être qu’il aimait, c’est le drame de l’homme à la recherche de l’absolu. Il tombe dans les filets des magistrats du Ministère de la Peur.
Parviendra-t-il à leur échapper ? Parviendra-t-il à trouver la paix et l’amour qu’il recherche ?

Evaluation :

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3 commentaires

  1. Je n’ai pas du tout accroché à ce roman. Je me console en me disant que ma PAL ne s’en trouvera pas plus haute !