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L’enfant du fleuve

Auteur: Luis Do Santos

Editeur: Yovana – 31 janvier 2020 (107 pages)

Lu en février 2020

Mon avis: Le fleuve du titre, c’est le fleuve Uruguay, tel qu’il borde la petite ville de Bella Unión, à la frontière avec le Brésil et l’Argentine.
L’enfant, c’est un jeune garçon turbulent, pas vraiment méchant mais attiré par les bêtises et la violence. Il vénère son père, un homme dur et taciturne, qui a le don de retrouver les noyés et dont le métier consiste à plonger en apnée dans la boue du fleuve pour y réparer les canalisations du réseau d’irrigation des champs de canne à sucre. L’enfant aime aussi sa mère, mais celle-ci est trop accablée par le poids des tâches quotidiennes pour trouver le temps de donner de l’affection à ses enfants.
L’enfant grandit comme une herbe folle, en manque de tendresse, sans autre repère éducatif que les coups qu’il reçoit de son père pour le punir de la malveillance qu’il porte en lui et qu’il ne parvient pas toujours à endiguer. Mais ce contexte âpre et impitoyable, miséreux, permet aussi les amitiés profondes et les rencontres marquantes, pour le meilleur ou pour le pire. Son copain Emilio, le fantôme de son grand-père, le chien Titan, l’ermite du village ou son oncle simple d’esprit, autant de personnages qui le touchent à vie.
De moments chaotiques en respirations lumineuses, ce court récit est un très joli texte sur la transmission, très bien écrit (et très bien traduit), teinté de réalisme magique, avec des portraits magnifiques et des scènes bouleversantes qui vous prennent les tripes.
Une enfance tumultueuse à l’image du fleuve, un parcours initiatique, la vie qui coule, pas toujours tranquille, et à la fin, quand l’enfant devenu adulte revient auprès de son père, il reste le don et le pardon.

En partenariat avec les Editions Yovana.

Présentation par l’éditeur:

À cinq cents kilomètres au nord-ouest de Montevideo, dans un village bordé par le fleuve Uruguay, un jeune garçon cherche sa voie entre un père aussi admiré que violent et une mère dont la tendresse s’est dissoute dans un quotidien harassant.

Les liens qu’il tisse autour de lui, que ce soit avec l’intrépide camarade Emilio, le chien Titan, le légendaire ermite Martinidad ou le spectre de son grand-père, sont tantôt salutaires, tantôt ravageurs. Un jour où trop de sang et de larmes ont coulé, l’enfant terrible est exilé au Brésil chez son aïeule, de l’autre côté de la frontière.

Au fil des saisons, les ruades et les accalmies d’un fleuve majestueux font écho aux joies et aux tourments d’un enfant apprenant à s’ouvrir au monde. Des années plus tard, au chevet de son père, le garçon parviendra-t-il à donner davantage qu’il n’a reçu ?

Evaluation :

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