Auteure: Caroline Lamarche
Editeur: Gallimard – 2019 (176 pages)/Folio – 2021 (176 pages)
Prix Goncourt de la Nouvelle 2019
Lu en décembre 2022
Mon avis: Dans ce recueil de neuf nouvelles, l’auteure met en scène des être humains à un moment de leur vie où ils sont fragilisés, dans le doute ou la souffrance, sur le fil entre avant et après, entre avec ou sans. Seuls avec eux-mêmes et leur questionnement existentiel, les humains, l’humanité au milieu desquels ils évoluent ne leur sont d’aucun secours. Alors ils se raccrochent chacun à un animal, plus ou moins domestiqué ou plus ou moins sauvage, mais libre, toujours, à ses risques et périls. Dans la relation qui se crée, l’humain veut voir un lien d’attachement, un message, une prémonition d’amour ou d’espoir. Dans notre civilisation où l’Homme est un danger pour la Nature, les personnages de ce recueil, humains et animaux, ont besoin de protection et de liberté, et toutes les espèces vivantes, coincées dans leur interdépendance les unes aux autres, ont besoin de respect.
Comme souvent dans les recueils de nouvelles, les textes sont inégaux, et j’ai été davantage touchée par ceux dans lesquels le lien humain-animal est le plus fort (Frou-Frou la cane, et le cheval Mensonge). Malgré tout, ces textes, à la lisière de la perte et de la mélancolie, sont portés par la belle et simple écriture de Caroline Lamarche.
#LisezVousLeBelge
Présentation par l’éditeur:
« J’en tremblais, mon cœur brûlait d’amour sublimé, le vent soufflait, le ciel était gris et sauvage, mais de temps en temps un soleil pâle faisait briller les vaguelettes, tout était un peu sombre mais vivant, contrasté, plein d’espoir. »
Ces neuf nouvelles nous placent à la lisière de deux mondes, là où se croisent humains en déroute et animaux semi-sauvages. Chacun tente de rejoindre l’autre, mais l’on ne sait qui, de la bête ou de l’humain, est en quête de protection. La cane Frou-Frou ou l’homme qui prend farouchement soin d’elle ? Une fillette ou son cheval Mensonge, qui l’emmène loin de l’hypocrisie des adultes ? Une mère endeuillée ou l’écureuil qu’elle nomme Rudi en hommage à son fils disparu ? Autant d’alliances discrètes, autant d’existences menacées mais libres à leur manière.