Auteur: Bénédicte Soymier
Éditeur: Calmann-Lévy – 6 janvier 2021 (336 pages)
Lu en janvier 2021
Mon avis: Paul, ce mal-épris, s’y prend mal avec les femmes. Il n’y peut rien, il a beau faire, il est moche, d’après lui y a que les beaux qui ont droit à l’amour. Paul est frustré. Travail routinier, vie solitaire, enfance malheureuse. Il n’a pas été aimé, il est laid au-dehors, et en-dedans ce ne sera guère plus brillant. Quand Mylène emménage sur le même palier, Paul en tombe amoureux illico, et entreprend de séduire la jolie jeune femme. Il pensait avoir fait le plus difficile, le râteau est d’autant plus cruel.
Désespéré, Paul se rabat sur Angélique, une nouvelle collègue. Pas super-jolie, pas super à l’aise dans son corps tout en rondeurs qui attire les regards des mâles, pas super confiante en elle. La proie idéale.
Parce que cette fois, il n’est pas question d’amour, mais d’obsession, de possession, de manque à combler. Paul la veut, il l’aura.
Mieux vaut être seule que mal accompagnée, Angélique le sait parfaitement, pourtant elle cède. Besoin d’affection, de sécurité, de ne plus être seule entre sa mère et son petit garçon, peu importe la raison. Après tout, peut-être que Paul sera quand même quelqu’un de bien, si elle arrive à s’en faire aimer.
Mais non. Il se met à régenter sa vie, à être verbalement désagréable, odieux. Il sait que ce n’est pas bien, qu’il n’a pas le droit de se comporter comme ça, mais il n’arrivera pas à éviter le drame.
Sur le thème de l’emprise et de la violence conjugale, l’auteure nous immerge dans l’esprit tourmenté d’un homme mal dans sa tête et dans son corps. A son idée fixe que sa laideur est la cause de son malheur, se superpose la question de savoir si on est capable d’aimer quand on ne l’a pas été dans l’enfance.
Si le personnage de Paul ne provoque aucune empathie, celui d’Angélique est plus attachant, même si je n’ai pas arrêté de me demander pourquoi elle se laissait piéger. Manipulation d’un côté, soumission de l’autre, il n’y a en tout cas pas d’amour véritable dans cette histoire.
Malgré un style trop haché pour moi, un premier roman plutôt réussi, qui dérange et interpelle.
En partenariat avec les Editions Calmann-Lévy via Netgalley.
#LeMalépris #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Paul est amer. Son travail à la Poste est répétitif, il vit seul et il considère que ses traits d’une laideur accablante sont une entrave à son bonheur. Pourtant, lorsque Mylène emménage sur le même palier, Paul se sent renaître et, amoureux, multiplie les attentions à l’égard de la jeune femme qu’il finit par séduire, pour une seule et unique nuit.
Lorsqu’elle l’éconduit, Paul craque.
Une citation:
– Elle regrette d’avoir choisi cette robe rouge. Elle l’a enfilée trop vite, pressée par son fils malade et la course jusque chez sa mère. Voilà qu’on la regarde tandis qu’elle tire sur le tissu, encore et encore, espérant l’allonger. Si elle pouvait leur dire qu’elle n’est pas ce que leurs yeux leur renvoient, qu’une jupe n’est pas une permission, qu’ils la blessent.