jeudi , 21 novembre 2024

L’enfant qui mesurait le monde

Auteur: Metin Arditi

Editeur: Grasset – 2016 (304 pages)/Points – 2017 (264 pages)

Grand prix du Meilleur roman des Lecteurs Points – 2017
Littératures Européennes Cognac – Prix des Lecteurs – 2017

Lu en février 2023

Mon avis: Kalamaki est une petite île grecque aux paysages de carte postale, mais durement frappée par la crise économique et financière.
Parmi ses habitants, on trouve Eliot, architecte new-yorkais d’origine grecque, à la retraite et récemment installé sur l’île ; Maraki, la quarantaine, divorcée, qui gagne difficilement sa vie grâce à la pêche ; et son fils Yannis, enfant autiste obsédé par les chiffres, qui compte et mesure tout ce qu’il peut pour tenter de calculer l’ordre du monde.
Tandis que des liens se tissent tant bien que mal entre ces trois personnages tourmentés, le quotidien des habitants est bouleversé par l’annonce alléchante de la construction d’un complexe hôtelier de luxe, qui pourrait bien sortir l’île du marasme et de la précarité financière, mais qui aurait un impact néfaste sur l’environnement et le paysage. Presque au même moment, un autre projet surgit, celui d’une école de philosophie qui attirerait les meilleurs étudiants d’Europe et d’ailleurs, et qui serait construite sur le site visé par le promoteur de l’hôtel, mais en respectant le cadre naturel. La mairie et les habitants vont devoir trancher le dilemme, à moins qu’ils n’aboutissent à un compromis…

Ce roman se veut un hommage à la Grèce, à son faste et sa culture antiques, à sa nature et à ses habitants. Cependant, beaucoup trop de thèmes sont abordés en trop peu de pages : l’autisme, le deuil et la transmission, la féminité vs la maternité, la sexualité des prêtres et la religion, la crise économique, la corruption de la classe politique grecque, la déontologie des journalistes, la philosophie, l’architecture. Autant dire qu’en 200 et quelques pages, aucun n’est suffisamment approfondi. Les relations entre les personnages ne sont pas non plus très creusées alors que, paradoxalement, certaines descriptions (le nombre d’or, notamment) s’étirent inutilement. L’histoire, qui manque un peu de liant et de nuances, ne m’a pas vraiment touchée, sans doute en raison de l’accumulation à la fois de drames personnels et de bons sentiments.
Une lecture rapide et agréable, sans plus.

Présentation par l’éditeur:

À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l’un près de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude.
Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l’étude qu’elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d’Or, raconte à Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits…
Un projet d’hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Alors que l’île s’interroge, d’autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l’amitié bouleversante qui s’installe entre l’enfant autiste et l’homme vieillissant.

Evaluation :

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