mardi , 7 octobre 2025

Les maisons de sel

Auteure: Hala Alyan

Editeur: Hachette Fictions – 29 octobre 2025 (368 pages)

Lu en septembre 2025

Mon avis: A Naplouse, en 1963, Salma lit dans le marc de café l’avenir de sa fille Alia, sur le point de se marier. Elle garde pour elle ce qu’elle voit pour sa fille et sa future descendance : troubles, voyages, séparations.

Faut-il préciser que Naplouse se situe en Cisjordanie, que Salma et les siens sont Palestiniens et que, dès lors, leur avenir sera effectivement fait de déracinement et d’exil, synonyme de diaspora et de drames sans fin ?

Le roman traverse quatre générations et 50 ans d’histoire d’une famille qui s’éparpille au fil des événements (Guerre des Six Jours, invasion du Koweit, conflit libanais,…), de Palestine à Amman en passant par Koweit City, Beyrouth, Paris ou Boston.

Une histoire qui s’inscrit dans celle du peuple palestinien, persona non grata (euphémisme) depuis 1948 sur le territoire où il a toujours vécu.

Se posent donc, forcément, les questions du « chez soi », de l’appartenance à et de la possession d’une terre, d’un pays, d’une patrie, et de l’effondrement qui se produit lorsqu’on vous en dépouille sans aucune considération pour votre dignité, voire votre humanité.

S’ensuivent, au choix, liste non exhaustive, la résistance, la soif de vengeance, l’exil, le déracinement, la quête des origines et de l’identité, le recommencement, possible ou pas, ailleurs. Et toujours, le désespoir et l’incompréhension, y compris pour les jeunes générations qui n’ont jamais vécu en Palestine.

Plutôt aisée financièrement, la famille de Salma s’en sort relativement bien sur le plan matériel et n’a pas eu à connaître les camps de réfugiés ni la fuite en avant à laquelle sont réduits les Gazaouis. Ce roman lyrique et captivant est néanmoins désespérant, les pages sur la vieillesse d’Alia m’ont particulièrement touchée.

Publié en 2018, l’histoire que le roman raconte s’arrête en 2014. Mais ses interrogations sur la cohabitation, la transmission de la mémoire des origines, la (re)construction d’un foyer (entendu comme l’endroit où on se sent à l’abri) sont toujours d’actualité, et les réponses semblent s’éloigner de plus en plus, au même rythme que la paix, la tolérance et la volonté de concilier les opinions et les intérêts.

En partenariat avec Hachette Fictions via Netgalley.

#LesMaisonsdesel #NetGalleyFrance

Présentation par l’éditeur:

Naplouse 1963. A la veille du mariage de sa fille Alia, Salma lit son avenir dans le marc de café. Elle choisit de ne pas révéler ce qu’elle y voit : une vie troublée pour Alia et ses enfants, une vie de voyages et de dispersions.
Bientôt, avec le déclenchement de la Guerre des Six-Jours de 1967, la vie de la famille Yacoub bascule. Tandis que Salma part en Jordanie, Alia et son mari Atef s’installent au Koweit où naissent leurs trois enfants. Et pour les générations suivantes, ce sera Beyrouth, Boston ou Paris…

Qu’est-ce qu’un foyer lorsqu’on n’a plus de maison ou de patrie ? Cette question avec laquelle se débat la famille Yacoub hantera chaque génération.

Evaluation :

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