Auteur: Gil Adamson
Editeur: 10/18 – 2011 (419 pages)
Lu en 2013
Mon avis: Je n’ai pas réellement accroché à cette histoire. Je m’étais laissé tenter par la 4ème de couverture, surtout par le commentaire de Jim Harrison, écrivain des grands espaces américains, que j’apprécie assez. Je cite : « La Veuve est un roman tout simplement superbe. (…) le suspense de ce livre est tel que l’on en ressent physiquement la tension, un effet produit uniquement par les meilleurs romans. » Je trouve cette appréciation excessive. Evidemment, dès le départ, on se demande si Mary sera retrouvée par ses deux beaux-frères. Mais c’est à peu près tout, le reste est prévisible : par deux fois, perdue et seule dans la montagne, elle manque mourir de faim. Mais on sait d’avance qu’elle va survivre, sinon on ne tiendrait pas les 410 pages. Pareil pour sa rencontre avec le « Coureur des crêtes » : vu comment l’auteur distille de petits épisodes le concernant après sa séparation d’avec Mary, on devine très vite comment tout cela va finir.
C’est vrai que les éléments se précipitent un peu dans les 50 dernières pages, mais de là à parler d’un suspense haletant et d’une tension palpable, il y a de la marge.
Je n’ai pas non plus trouvé les personnages fort attachants, même pas « la veuve » (c’est ailleurs agaçant, cette manie de l’auteur de l’appeler tout le temps « la veuve ». Par moments, j’oubliais qu’il s’agissait de Mary, 19 ans). Elle est décrite comme solitaire, livrée à elle-même pendant son enfance, plutôt gauche dans les tâches ménagères, presque inadaptée socialement, et victime d’hallucinations (au début du roman, l’auteur insiste tellement sur ce point qu’on pense que ça va hanter constamment tout le récit, mais il n’en est rien). Tout cela la pousse à se marier à John, alors qu’elle a déjà compris que « il avait trouvé une fille qui ne rechercherait pas la compagnie de ses semblables et s’en passait même volontiers. Dans une cabane en rondins, loin de tout, elle serait beaucoup plus à son aise que ces filles gaies et rieuses qui déambulaient sur la pelouse en se tenant la main, échangeaient des ragots à voix basse ou couraient se réfugier dans les bras de leur mère en hurlant d’excitation. Par la suite, la veuve comprit, aussi sûrement qu’elle connaissait son mari, qu’il avait pris sa décision là, sur-le-champ, qu’il avait vu en elle le meilleur et le seul parti possible. »
La nature joue un grand rôle dans ce roman, et sa splendeur contraste avec la misère, la saleté, la promiscuité des hommes (surtout dans la ville minière). C’est romanesque et facile à lire, ce qui fait que j’ai continué jusqu’au bout.
L’écriture est poétique, mais pas toujours élégante (détails inutiles genre « elle urina puis se nettoya… »). Et j’ai à plusieurs reprises été frappée par des formulations bizarres (peut-être imputables aux traducteurs ?), par exemple :
« elle s’assit et pleura (…) Lorsqu’elle eut terminé… » (terminer de pleurer ??)
« elle traversa un bosquet de pommiers…dans une ferme abandonnée. Elle chercha des bâtiments mais n’en trouva pas » (un bosquet dans une ferme, alors qu’en plus il n’y a pas de bâtiments?)
« elle mâchait avec délibération un morceau de pain »
Conclusion: dispensable…
Présentation par l’éditeur:
Canada, 1903. Mary Bolton, 19 ans, vient de tuer son mari. Poursuivie par ses beaux-frères, des jumeaux géants et roux assoiffés de vengeance, la jeune veuve s’enfuit. En chemin, elle rencontre une série de personnages hauts en couleurs auxquels elle s’attache un temps avant de toujours reprendre la route en solitaire. Dans cette zone vierge des Rocheuses albertaines où ses pas l’ont guidée, La veuve fuit, survit et apprend à se découvrir… Roman initiatique, récit d’aventure, western poétique : La veuve est tout cela à la fois, et c’est avant tout un premier roman remarquable et superbement écrit.
J’ai adoré le combat de cette femme…