Auteur: Bill Bryson
Editeur: Payot – 2012 (347 pages)
Lu en août 2019
Mon avis: Bill Bryson et son ami Stephen Katz sont loin d’être des pros de la rando, et pourtant ils décident de s’embarquer sur l’Appalachian Trail, sentier de randonnée de l’Est des Etats-Unis aussi prestigieux qu’exigeant. Un défi, un challenge, un monstre : 3500 km, rien que ça, entre la Géorgie et le Maine, dont des portions non négligeables en totale autonomie. Tente, réchaud, couchage, vêtements, nourriture pour dix jours, au bas mot 20 kg sur le dos, autant dire que le moindre dénivelé (et ce n’est pas ce qui manque sur l’AT) fait figure d’Everest. Sans compter la pluie, la neige, le froid, la chaleur, les ours et la pire engeance : certains autres randonneurs spécialisés dans la boulet-attitude. Les statistiques refroidissent d’emblée les ardeurs des plus téméraires : moins de 10% des candidats à l’AT qui tentent de le faire d’une seule traite (soit 5 à 7 mois) en viennent à bout.
Vaille que vaille nos deux compères se mettent en route, et l’auteur nous raconte de façon désopilante leurs (més)aventures, avec humour et auto-dérision, et surtout sans se prendre au sérieux le moins du monde. Les anecdotes cocasses alternent avec la description des états d’esprit successifs qui submergent les randonneurs, de l’euphorie à l’abattement. Mais à côté de ce compte-rendu proprement dit, l’auteur nous en apprend tous azimuts : l’histoire de la création du sentier, ses drames, ses records et ses mythes, sa préservation et son entretien (ou pas) par les autorités américaines. Bill Bryson nous livre aussi ses inquiétudes quant aux menaces environnementales qui pèsent sur l’AT et sa région (parasites s’attaquant à certains arbres, pollution, urbanisation) et dénonce avec virulence le tourisme de masse, le consumérisme et la sédentarité de ses compatriotes.
Ce récit a été écrit en 1997 ; je me demande comment l’Appalachian Trail a évolué entre-temps…
Présentation par l’éditeur:
Rentré aux États-Unis après des années d’absence, le désopilant Bill Bryson a redécouvert ses concitoyens et les a décrits dans American Rigolos; mais il a aussi voulu faire un retour à la nature en s’attaquant à l’Appalachian Trail, un sentier qui serpente sur 3 500 kilomètres, du Maine à la Géorgie.
Dans cette aventure qui mêle histoire naturelle et histoires drôles, il s’est choisi pour compagnon de marche son vieux copain d’école, Stephen Katz, l’un des personnages de Ma fabuleuse enfance dans l’Amérique des années 1950. Le problème, c’est que Katz préfère regarder des épisodes d’X-Files dans les motels. L’autre problème, c’est qu’en se promenant dans les bois on risque de croiser, comme dans la série de science-fiction, d’étranges créatures qui n’ont pas l’humour de l’auteur: des ours ou, pis, d’autres randonneurs, sans oublier les plantes toxiques qui vous rendent plus vert qu’un Martien.
La littérature à la Bryson a pour immense avantage de ne pas endormir le lecteur en chemin. « Jamais un bouquin ne m’a fait autant rire ! » s’est exclamé Robert Redford, qui l’a élu comme livre de chevet.