Auteur: Blaise Ndala
Editeur: J.-C. Lattès – 20 août 2025 (448 pages)
Lu en juillet 2025
Mon avis: Daniel Zinga est un écrivain québécois d’origine congolaise. Invité à Washington par son amie chilienne Beatriz Reimann pour donner une conférence à l’université dans laquelle elle enseigne la littérature, il retrouve celle-ci bouleversée par un courrier anonyme.
Quelqu’un lui a envoyé une vieille photo sur laquelle son père pose en compagnie de Hitler et du physicien allemand et Prix Nobel Werner Heisenberg.
Beatriz a toujours cru que son père, Walter Reimann, était un honnête employé suisse émigré au Chili à la fin de la deuxième guerre mondiale, et qui s’y était peu à peu fait un nom, une fortune et une réputation dans l’industrie chimique. Décédé depuis des années, il n’y a plus de réponse à espérer de ce côté.
Les deux amis (et candidats amants) se lancent alors dans une quête/enquête qui les mène à Santiago du Chili, à Berlin et à Lubumbashi, sur les traces de ce père qui en cachait peut-être un autre. A-t-il été le bras droit d’Heisenberg dans la course à la fabrication de la première bombe atomique ? Avait-il percé le secret de l’atome et trahi les nazis devant l’ampleur de la catastrophe qu’il pressentait ? A-t-il intrigué pour que les réserves d’uranium du Congo belge profitent à Oppenheimer et son équipe plutôt qu’à Heisenberg ?
Cette quête est assez facilement résolue : la fille de Daniel Zinga, étudiante en droit à Harvard, trouve une foule d’informations sur internet (le roman se déroule fin des années 90, aux débuts d’internet, donc), son père en trouve presque autant dans les archives déclassifiées des bibliothèques universitaires, et tous les témoins du passé sont retrouvés sans difficulté et acceptent de collaborer presque aussi simplement.
Est-ce pour cela que l’auteur superpose à cette trame une réflexion sur les discriminations dont sont victimes les peuples autochtones tant au Canada qu’en Afrique à l’époque de la colonisation ? Il y ajoute également le questionnement de Daniel Zinga (son double fictif?), auteur d’origine congolaise mais qui tend à écrire de manière « universelle » et se voit ainsi accusé de trahison par la communauté afro-américaine.
Un peu trop de coïncidences et de thèmes, des dialogues trop emphatiques pour être réalistes, un roman qui me laisse plutôt mitigée.
En partenariat avec les Editions J.-C. Lattès via Netgalley.
#Léquationavantlanuit #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Lorsque Daniel Zinga accepte l’invitation de Beatriz Reimann pour une conférence à Washington, il s’attend à parler de littérature, du Congo au coeur de ses livres, et à nourrir le trouble que la professeure exerce sur lui. Mais rien ne se passe comme prévu.
Beatriz a reçu un courrier anonyme : une vieille photo où posent côte à côte son père Walter Reimann, le prix Nobel de Physique Werner Heisenberg et Adolf Hitler. Que faisait son père avec ces hommes ? Pour Daniel et Beatriz, c’est le début d’une enquête entre Washington, Santiago, Montréal, Berlin et Lubumbashi qui explore cette page méconnue de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : la course entre les Alliés et l’Allemagne nazie pour fabriquer la bombe atomique grâce à l’uranium du Congo belge.
Un grand roman sur la trahison, le pardon, l’engagement, la place de ces peuples des « marges », dont le destin a forgé la grande Histoire.