Auteure: Amélie Nothomb
Editeur: Albin Michel – 2002 (180 pages)/Le Livre de Poche – 2004 (189 pages)
Lu en novembre 2024
Mon avis: On ne peut pas dire que la vie de la petite Plectrude ait commencé sous les meilleurs auspices.
Voyez plutôt : enceinte de huit mois, sa mère vide un chargeur de revolver dans la tête de son père, accouche en prison et se suicide quelques jours plus tard, juste le temps d’avoir fait baptiser sa fille.
Mais de mystérieuses bonnes fées ont dû se pencher sur le berceau de la petite, puisqu’elles lui ont attribué le don de la danse classique, en même temps que celui, extraordinaire et paradoxal, de l’intelligence et de la cancritude simultanées.
Les premières années de la vie de Plectrude sont un ravissement béat : recueillie par sa tante, son mari et leurs trois filles, la petite dernière est traitée et chérie comme une princesse à qui tous les caprices sont autorisés. Ses premières années d’école sont un peu plus rudes, d’autant que Plectrude détonne parmi ses camarades : trop belle et rebelle, trop fermée, trop douée et trop bête à la fois. L’ostracisme ambiant cesse toutefois lorsqu’elle se met à la danse et découvre son don, qui lui vaut l’admiration de son entourage.
Poussée par sa tante/mère adoptive, elle entre alors à l’école des petits rats de l’Opéra de Paris. Fatale ambition…
A travers ce roman loufoque et dramatique, Amélie Nothomb dénonce les dérives du milieu de la danse classique : tyrannie de la minceur (maigreur) extrême, humiliations, anorexie, carences alimentaires… Dans son style bien à elle, elle y ajoute les thèmes du suicide, de la transmission, de la différence, des parents toxiques qui projettent leurs désirs frustrés sur leurs enfants.
Cette histoire au fond est tragique, mais Amélie Nothomb force tellement le trait (y compris en se glissant elle-même entre les lignes) que le récit en devient presque léger, en tout cas fluide et plaisant à lire, avec son héroïne aussi étrange qu’attachante.
#Lisezvouslebelge
Présentation par l’éditeur:
« Pour un écrivain, il n’est pas de plus grande tentation que d’écrire la biographie de son assassin. Robert des noms propres : un titre de dictionnaire pour évoquer tous les noms qu’aura dits ma meurtrière avant de prononcer ma sentence. C’est la vie de celle qui me donne la mort. »
Le destin exceptionnel d’une petite fille prénommée Plectrude née sous les auspices les plus dramatiques et au parcours semé d’obstacles. Enfant atypique et solitaire, surdouée et incomprise, Plectrude traverse les épreuves avec la grâce d’une princesse de conte de fées et l’obstination, la certitude et la douleur d’une adolescente d’aujourd’hui.