Auteure: Susie Morgenstern
Editeur: J.-C. Lattès – 20 août 2025 (288 pages)
Lu en juillet 2025
Mon avis: Avez-vous déjà écrit une lettre de remerciement à un cochon (je parle de l’animal rose à quatre pattes, cousin du sanglier) ? Non ?
Eh bien Susie Morgenstern l’a fait.
Parce qu’un cochon lui a sauvé la vie, bien malgré lui (et presque malgré elle, voir par après). A 80 ans, l’auteure a dû faire remplacer sa valve aortique défaillante par celle d’un porc.
Or, Susie Morgenstern est juive, et dans sa religion, dans ses traditions, le cochon est l’animal interdit par excellence. Mais le dilemme moral tourne court : puisque sa vie est en jeu, son rabbin lui assure que l’intervention est permise, et l’appétit de vivre de Susie fait le reste : elle accepte de se faire opérer.
Dans sa lettre de remerciement, elle, qui porte désormais le cochon dans son coeur, lui raconte sa vie. Née dans une famille juive de Newark, elle décrit les traditions strictes, les rites, fêtes, interdits et tabous du judaïsme, dont la consommation de viande de porc, donc. Un interdit qu’elle avoue, sans trop de mauvaise conscience, avoir bravé en cachette à de nombreuses reprises quand elle était enfant, ne pouvant résister à l’appel du bacon. Puis c’est la rencontre avec Jacques, qu’elle épouse, suit à Nice où le couple s’installe, et qui meurt beaucoup trop tôt, à 54 ans. Elle parle aussi de ses enfants et petits-enfants, d’elle-même, de son métier d’auteure de livres jeunesse, et s’excuse presque auprès du cochon pour ce que son espèce subit avant d’atterrir dans les assiettes des humains.
Ce mélange d’autobiographie et d’hommage est écrit avec beaucoup d’humour et de gratitude, le ton est à l’espièglerie (parfois un peu enfantine) et à la joie, l’appétit, la volonté de vivre.
Et avec quelques allusions au 7 octobre 2023, ce texte se veut aussi une ode à la tolérance.
En partenariat avec les Editions J.-C. Lattès via Netgalley.
#Coeurdecochon #NetGalleyFrance
Présentation par l’éditeur:
Susie Morgenstern a un ennemi : le cochon, interdit absolu pour l’autrice élevée dans une famille juive à Newark.
Pourtant, à l’aube de ses 80 ans, son monde est bouleversé. « C’est votre coeur, il va falloir opérer. » Et remplacer la valve aortique par celle d’un porc. Pour la première fois, Susie Morgenstern s’intéresse pleinement à cet animal proscrit, interroge les traditions juives, reçoit un signe de son défunt mari sous la forme d’un manuscrit perdu, et décide finalement d’adresser au cochon une lettre… pour le remercier.
Un hymne à la vie et à la tolérance.