dimanche , 19 mai 2024

La chaleur

Auteur: Victor Jestin

Editeur: Flammarion – 2019 (144 pages)/ J’ai Lu – 2021 (160 pages)

Prix Femina des Lycéens 2019

Lu en novembre 2023

Mon avis: « Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. »
A partir de là, Léonard, 17 ans, va porter seul un lourd sentiment de culpabilité, dont le poids s’ajoute à celui de l’ennui abyssal qu’il traîne depuis deux semaines à travers un camping des Landes.
En cette fin août caniculaire, Léonard n’en peut plus de cet endroit où il étouffe, en décalage avec ses congénères qui profitent plein pot de leur adolescence en feu, c’est-à-dire du cocktail sea sex and sun, plus l’alcool et les fiestas jusqu’aux petites heures. Ca n’intéresse pas Léonard, qui préfère encore errer sans but à travers le camping, y compris la nuit, y compris celle où Oscar meurt sur la balançoire. Pris de panique par la situation, Léonard décide de traîner le corps jusqu’à la plage, et de l’enterrer dans la dune. Puis il se rend compte de la connerie monumentale qu’il vient de faire, mais se tait dans toutes les langues et passe les derniers jours de vacances à craindre qu’on retrouve le cadavre.

Je n’ai jamais passé de vacances dans un camping, et ce n’est pas ce roman qui va m’en donner l’envie, tant l’ambiance décrite n’est que superficialité, vulgarité, consommation. Mais passons. Le plus gênant dans cette histoire, c’est qu’elle ne me semble pas des plus crédibles. Mourir étranglé par les cordes d’une balançoire alors que quelques secondes plus tard (trop tard), le simple fait que la tête d’Oscar bascule en avant suffit à démêler les cordes ? Traîner un corps à travers un camping et l’enterrer à mains nues alors que d’autres font la fête un peu plus loin ? D’accord, il fait nuit et ils sont tous torchés, mais quand même. Laisser passer un délai aussi long avant que la mère d’Oscar s’inquiète de sa disparition et encore plus avant qu’elle prévienne les gendarmes ?
Et puis, pourquoi prendre pour acquis qu’Oscar se soit suicidé, alors qu’il était complètement bourré, et que ça aurait pu être un stupide accident ?
Léonard est l’archétype de l’adolescent mal dans sa peau, qui se méprise lui-même autant que les autres, qui crève de solitude mais est incapable de s’intégrer dans un groupe.
Cela aurait pu être bouleversant et provoquer l’empathie, mais le comportement de Léonard dépasse l’entendement. L’écriture restitue plutôt bien la sensation d’oppression, de chauffe à blanc et de malaise, mais c’est à peu près tout.

Présentation par l’éditeur:

« Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. »
Ainsi commence ce court et intense roman qui nous raconte la dernière journée que passe Léonard, 17 ans, dans un camping des Landes écrasé de soleil. Cet acte irréparable, il ne se l’explique pas lui-même. Rester immobile, est-ce pareil que tuer ? Dans la panique, il enterre le corps sur la plage. Et c’est le lendemain, alors qu’il s’attend chaque instant à être découvert, qu’il rencontre une fille.
Ce roman est l’histoire d’un adolescent étranger au monde qui l’entoure, un adolescent qui ne sait pas jouer le jeu, celui de la séduction, de la fête, des vacances, et qui s’oppose, passivement mais de toutes ses forces, à cette injonction au bonheur que déversent les haut-parleurs du camping.

Evaluation :

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