vendredi , 17 mai 2024

Sombre avec moi

Auteur: Chris Brookmyre

Editeur: Métailié – 4 avril 2019 (496 pages)

Lu en mars 2019

Mon avis: Une femme est sur le banc des accusés.
Dans la salle d’audience, Jack Parlabane, journaliste déchu, est celui qui a causé sa perte.
Une femme, Diana Jager, la petite quarantaine, brillante et antipathique chirurgienne, a sacrifié sa vie privée à son travail. Cinq ans plus tôt, elle tenait également un blog corrosif sur le sexisme dans sa profession sous le pseudonyme de Scalpelgirl. Lorsque son site a été piraté et son identité dévoilée, cela lui a valu un certain nombre d’ennemis, le surnom de Bladebitch et une mutation dans un hôpital d’Inverness au fond de l’Ecosse. Aujourd’hui elle désespère en sentant tourner son horloge biologique. C’est alors que surgit…
Un homme, Peter, et c’est le grand amour. Six mois plus tard ils sont mariés, six autres mois plus tard la voiture de Peter finit sa course au fond de la rivière. Accident, suicide ou autre chose ? La police soupçonne Diana et…
Une femme, la soeur de Peter, a aussi des doutes et engage Parlabane pour mener une enquête parallèle.

Pour être honnête, je n’avais pas deviné la fin ni le mobile. Mais j’avais quand même flairé quelques indices avant qu’on me les mette sous le nez. Difficile d’en révéler davantage, mais sachez qu’il s’agit d’une sombre histoire de manipulation machiavélique et monumentale, d’un plan dont l’aboutissement a nécessité plusieurs années de préparation, d’amour passionnel et de paranoïa. Le dénouement n’est pas totalement prévisible mais pas complètement surprenant non plus, et globalement l’intrigue tient la route niveau cohérence. Cependant la construction du roman m’a semblé un brin trop complexe et trop longue : le récit alterne trois points de vue (Diana, Jack, la police) de façon inégale et non chronologique, ce qui m’a parfois embrouillée. Et l’auteur met un point d’honneur à détailler en long et en large la moindre action ou réaction des protagonistes, explications psychologiques à l’appui, avec la conséquence que tout cela manque de rythme. Une lecture pas désagréable mais qui ne m’a pas réellement emballée.

En partenariat avec les Editions Métailié via l’opération Masse Critique de Babelio.

Présentation par l’éditeur:

Diana Jager n’est pas la reine de l’empathie, mais c’est une chirurgienne douée et respectée, et une blogueuse féroce. Alors qu’elle désespérait de trouver l’amour, trop prise par son travail, elle rencontre Peter et c’est le coup de foudre. Ils se marient très vite. Six mois plus tard, on retrouve la voiture de Peter au fond d’une rivière par un froid glacial. Fin du conte de fées.
Très vite, le doute surgit: la police commence à soupçonner cette veuve froide et pragmatique qui ne pleure pas, et la sœur du disparu charge un journaliste à la réputation sulfureuse de mener une enquête. Quant au docteur Jager, elle raconte sa propre descente aux enfers aux côtés de ce mari qu’elle connaît à peine. Et de moins en moins…
Brookmyre construit une intrigue bluffante et pleine de twists, un thriller psychologique intense, profond et drôle dans l’atmosphère brumeuse d’Inverness: il y a bien longtemps qu’on n’avait lu un tel tour de force.

Une citation:

– C’est pour cette raison que c’est si douloureux quand un parent meurt, et peu importe à quel point la relation était délicate, car vous vous apercevez alors que vous ne pouvez plus rentrer chez vous.

Evaluation :

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