jeudi , 25 juillet 2024

Dernière journée sur terre

Auteur: Eric Puchner

Editeur: Albin Michel (collection Terres d’Amérique) – 2018 (288 pages)

Lu en décembre 2018

Mon avis: « Dernière journée sur terre » est un recueil de neuf nouvelles, soit autant de chroniques qui auscultent le concept de « famille » au sens large (incluant par exemple celle constituée par les trois employés d’une librairie et leur patron, ou celle d’un groupe rock reconstitué après des années de séparation). Des familles souvent bancales, observées par un enfant ou un adolescent la plupart du temps mal dans sa peau, ou par un adulte qui refuse de grandir (« Etre mère », « Paradis »), ou encore par un adulte qui a grandi mais qui le regrette (« Trojan Whores… »). L’une de ces nouvelles est dystopique et nous emmène dans un univers d’éternelle jeunesse, dans lequel il ne reste que quelques « Sénescents » mortels et détenteurs d’un savoir ancien, et persécutés à ce titre (« Des monstres magnifiques »). Les histoires sont souvent racontées d’un point de vue masculin, mais les images renvoyées par les personnages, hommes ou femmes, ne sont guère flatteuses. Il y est question de famille et d’adolescence, donc, mais aussi de leurs satellites : amour ou plutôt désamour, couple, parentalité, fratrie, amitié, jeunesse, avenir, passé, mort. L’auteur défend au passage les librairies indépendantes contre leur concurrent virtuel et égratigne les romanciers qui puisent sans vergogne dans l’histoire des autres pour écrire, sans se soucier des répercussions sur la vie de ceux-ci.

C’est bien écrit et bien construit, tour à tour ironique, amer ou poétique. Mais l’ensemble ne m’a pas vraiment marquée. C’est un peu fade, froid, cela manque de percussion et d’émotion. Un moment de lecture agréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

En partenariat avec les Editions Albin Michel (collection Terres d’Amérique) et le Picabo River Book Club, que je remercie tous deux !

#picaboriverbookclub #albinmichelterredamerique

Présentation par l’éditeur:

Voici neuf histoires courtes, et autant d’angles pour célébrer cette entité complexe et parfois surréaliste qu’est la famille. Ici, un adolescent suspecte sa mère d’être un robot ; là, un jeune homme récemment séparé de sa compagne emmène leur nouveau-né à une fête où la cocaïne coule à flots. On croise aussi un enfant prêt à tout pour empêcher sa mère de faire piquer le chien de son père, et une famille qui s’interroge sur ses nouveaux voisins, dont le fils de douze ans est convaincu qu’il existe un « univers parallèle » à même de résoudre miraculeusement les problèmes de chacun…

Ces nouvelles, formidablement originales et pleines d’humour, flirtant ici et là avec l’absurde et le surnaturel, nous entraînent tour à tour dans un camp de vacances pour artistes en herbe, sur la route aux côtés d’un vieux groupe punk has-been, dans un futur dystopique où les parents n’existent plus, ou encore dans une librairie férocement indépendante. Réunies en un recueil décapant, elles imposent définitivement l’auteur de Famille modèle comme l’un des chroniqueurs les plus justes, les plus émouvants et les plus drôles de la vie sur terre.

Une citation:

– … et Josh finit par comprendre pourquoi les mots « all right » revenaient dans le refrain de tant de chansons. L’harmonie du monde était si bien cachée qu’il fallait qu’on vous rappelle son existence. 

Evaluation :

Voir aussi

Contes d’un buveur de bière

Auteur: Charles Deulin Editeur: Blondel – 1976 (188 pages) Lu en juin 2024 Mon avis: Voici …