Auteur: Santiago Gamboa
Editeur: Métailié – 2002 (286 pages)
Lu en février 2025
Mon avis: Tous les chemins mènent à Pékin.
Ce ne sont pas les trois protagonistes de ce roman qui vous diront le contraire. Malgré des vies, des profils, des carrières et des objectifs différents, ils se retrouvent embarqués, à leur corps plus ou moins défendant, et pour des raisons diverses et variées, dans la même quête obscure.
Nous avons donc trois anti-héros : un journaliste colombien travaillant à Paris et rêvant d’être écrivain, envoyé à Pékin pour un improbable reportage ; un philologue allemand féru de sinologie qui décide soudain de secouer sa carrière universitaire pantouflarde en allant visiter le pays de sa passion, et un professeur péruvien de la faculté de littérature d’Austin, Texas, écrivain raté en mal de reconnaissance, qui va soigner sa frustration en voyageant en Chine sur les traces de son grand-père.
Et nous avons l’objet de la quête : un manuscrit chinois aussi précieux que sulfureux, puisqu’il serait le livre fondateur de la société secrète des Boxers, qui a violemment combattu la présence étrangère en Chine au début du 20ème siècle. Son héritière contemporaine, la secte du Lys Blanc, cherche elle aussi à mettre la main à tout prix sur le fameux manuscrit, lequel serait en possession (à l’insu de son plein gré) d’un jésuite français en poste à Pékin.
Avec ces ingrédients, on obtient un roman tour à tour d’espionnage, historique, à suspense, qui se moque des milieux universitaire et journalistique, et dont les personnages, frustrés dans leurs désirs de gloire et de lumière, sont gentiment tournés en bourriques, bien loin de leur zone de confort.
Un roman drôle et farfelu par un auteur, lui-même journaliste et écrivain, qui ne lésine par sur l'(auto)dérision, ni sur la transmission de son amour de la littérature.
Présentation par l’éditeur: