Auteure: Nina Berberova
Editeur: Actes Sud – 1986 (80 pages)/J’ai lu – 2008 (96 pages)
Lu en février 2025
Mon avis: Octobre 1917. Tania, fille de fonctionnaires, va devoir quitter la Russie qui n’est plus blanche.
Ambitieuse, aspirant au bonheur matériel, elle séduit le fiancé de sa sœur, l’épouse et part avec lui au Japon puis en Chine, avant d’atterrir à Paris, où ils vivent bien loin de la réussite sociale éclatante dont Tania a toujours rêvé.
Veuve, elle est enfin libre, mais désargentée et sans la moindre intention de travailler. Elle compte sur sa beauté vacillante puis franchement déclinante pour s’assurer de quoi manger. Les années passant, percluse dans sa misère, elle finit par se mettre en couple, par opportunisme, avec un vieux serveur de restaurant, d’origine russe lui aussi, et à peine moins infortuné qu’elle.
Pas d’amour, pas d’argent, pas d’espoir, la fin s’annonce dramatique.
Portrait acide d’une femme écervelée, égocentrique, sans la moindre empathie, médiocre et pathétique, « Le laquais et la putain » est un court roman qui plonge le lecteur dans des vies vides de sens et de joie, avec une ironie de ton qui ne permet aucune compassion pour ses protagonistes.
Présentation par l’éditeur:
Née à Saint-Pétersbourg dans une famille de fonctionnaires, l’envieuse Tania est emmenée par son père à Irkoutsk et, après la révolution d’Octobre, au Japon où elle épouse un homme qu’elle a « enlevé » à sa sœur. Puis elle part avec lui pour Shanghai, et enfin s’installe à Paris où elle s’imagine trouver le bonheur qu’elle se représente par une combinaison élémentaire de sensualité et de réussite sociale. C’est le piège. La misère s’empare du couple, la folie a raison du mari. Au terme d’une effroyable errance, la « putain » rencontre le « laquais », un ancien de la Garde Impériale, Bologovski, qui sert le caviar et le chambertin dans un restaurant russe de l’Alma…
