jeudi , 10 juillet 2025

Mon coeur contre la terre

Auteur: Eric de Kermel

Editeur: Eyrolles – 2019 (204 pages)/J’ai lu – 2021 (320 pages)

Lu en mai 2025

Mon avis: Ana, la cinquantaine, est écologue et travaille sur l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité. Un jour, sous pression, elle commet une faute professionnelle, et c’est la goutte de trop, le burn-out, la remise en question existentielle. Elle quitte Paris et retourne dans la vallée de son enfance, dans les Alpes. Hébergée par son oncle dans son refuge de montagne, elle retrouve ses amis, la nature, la « vraie vie », prend du recul et s’interroge sur son parcours passé et à venir.

Résultat de l’analyse (la mienne, pas celle d’Ana) : Ana est une brave et gentille fille qui a toujours voulu bien faire, et faire de sa passion et ses idéaux son métier, mais qui s’est laissée déborder par les contingences du quotidien et la dure réalité de la vie professionnelle, et qui s’est cramé les ailes.

Malheureusement, de nos jours, des choses similaires arrivent à des tas de gens, et ce thème n’est donc pas original. Et quand il est traité avec autant de candeur et de victimisation, ça ne me donne pas envie de m’y intéresser.

Pour donner un peu d’épaisseur à son histoire, l’auteur a alors amorcé une foule d’autres sujets. En vrac : la montagne, la nature, la ville, le progrès technologique, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la maternité, la vieillesse (Alzheimer en prime), l’amitié, l’amour, le secret de famille, le mensonge par omission, sans oublier l’opposition entre protection des troupeaux et réintroduction du loup en France. De quoi écrire une bibliothèque entière, sauf qu’ici, en 200 pages, tout cela ne peut que rester en surface, ce qui ne me paraît donc pas très intéressant.

Et si encore l’auteur y mettait un peu de nuances, mais non, il aligne les clichés et les lieux communs : il-ne-faut-jamais-lâcher-ses-rêves (bien sûr, mais les rêves ça ne remplit pas les assiettes), la-Nature-c’est-mieux-que-la-ville (et les déserts médicaux, on en parle?), etc…, tout cela au travers de personnages dont les dialogues ne servent qu’à faire passer ses idées et qui en perdent donc toute consistance et tout naturel.

Je ne dis pas que les thèmes précités ne sont pas importants, loin de là, ni que les convictions de l’auteur sont farfelues, mais il aurait gagné à les faire passer autrement qu’à travers un livre aussi bavard, didactique et donneur de leçons.

Présentation par l’éditeur:

Ana est écologue. Elle analyse l’impact des activités humaines sur l’environnement et la biodiversité. Alors qu’elle exerce son métier avec une exigence passionnée, elle commet un jour une erreur qui la conduit à tout remettre en cause…

Elle quitte alors Paris pour rejoindre la vallée de la Clarée où, en même temps que l’enfant qu’elle était, agrandi son amour profond pour la nature. Hébergée par son oncle Pasco qui tient un refuge de montagne, Ana renoue avec ses amis de toujours et retrouve peu à peu le goût de la vie.

Les alpages, les torrents, les lacs et les sommets, compagnons familiers du passé, se font les témoins muets de ses doutes d’aujourd’hui. Ana s’apaise et s’interroge : qu’a-t-elle fait de ses rêves d’enfant ? Comment incarner dans sa vie cette harmonie entre homme et nature à laquelle elle aspire ? Au-delà de la communion avec la nature, l’écologie n’est-elle pas ce chemin qui invite à nourrir aussi le lien avec soi-même et avec les autres ?

Evaluation :

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