mardi , 21 mai 2024

Chance

Auteur: Kem Nunn

Editeur: Sonatine – 2017 (384 pages)

Lu en janvier 2017

Mon avis: En ce début 2017, j’ai bien cru que la chance littéraire me souriait. Pensez donc, alors que je me demandais quel auteur j’allais inscrire à la lettre N du challenge ABC de Babelio, j’apprends qu’un nouveau roman de Kem Nunn (dont j’avais adoré « Tijuana Straits » et beaucoup aimé « Surf City ») va bientôt sortir : « Chance ». Coup de bol. Ensuite, figurez-vous que j’apprends l’existence, presque au même moment, du réseau Netgalley, qui permet de découvrir les nouvelles parutions de nombreux éditeurs, parmi lesquelles – heureuse coïncidence – le roman de Ken Nunn. Ni une, ni deux, je sollicite mon exemplaire, et double, et même triple chance, je l’obtiens ! Encore tout étourdie par cette baraka en cascade, je salivais d’avance à l’idée du délice qui m’attendait.

Et puis, comment dire… Bardaf ce fut l’embardée. La déception, la douche, pas froide mais un peu tiède. Moi qui m’attendais à un repas gastronomique, me voilà avec un feuilleté que j’ai digéré laborieusement. Heureusement tous les goûts sont dans la nature, et cela conviendra certainement à d’autres que moi. Voici donc les ingrédients : nous sommes à San Francisco, en compagnie du docteur Eldon Chance, 50 ans, neuropsychiatre spécialisé en expertises judiciaires et qui, faut-il le préciser, porte bien mal son nom. Divorce, sa fille en pleine crise d’ado, problèmes financiers et fiscaux, la vie du Dr Chance part en vrille. Comme si cela ne suffisait pas, il se laisse entraîner, au mépris de toute déontologie, dans une sorte de triangle amoureux on ne peut plus malsain et dangereux : il tombe amoureux d’une de ses patientes atteinte de dédoublement de personnalité, voire de personnalités multiples, et qui souffre surtout de l’existence d’un mari possessif et violent, flic haut placé et ripou par-dessus le marché. Le Dr Chance se voit en Superman sauvant sa belle (mais qui est-elle vraiment?) des griffes de son tortionnaire, mais, dans ce mortel combat, il n’a pas exactement le profil d’un super-héros. Heureusement pour lui, il fait la connaissance de D., armoire normande sans peur mais pas sans reproches, colosse philosophe et rusé comme un renard.

Polar psychologique au rythme assez lent, voire poussif, « Chance » est un roman sinueux qui explore le domaine des troubles de la personnalité et de la schizophrénie, entre réalité et hallucinations. Manipulations, violence, obsessions, on est loin du rêve californien, et Kem Nunn nous emmène dans les sombres méandres du cerveau humain et de l’amoralité. Bien écrit, tantôt lyrique, tantôt introspectif, teinté d’humour (noir, forcément), « Chance » n’est pas mauvais, mais il n’est ni aussi puissant queTijuana Straits, ni aussi poignant que Surf City. D’où ma déception.

A croire que le surf est l’ingrédient qui porte chance à Kem Nunn.

En partenariat avec les éditions Sonatine, via le réseau NetGalley.

Présentation par l’éditeur:

À San Francisco, la vie bien ordonnée du docteur Eldon Chance est en train de partir à vau-l’eau. À bientôt cinquante ans, le brillant neuropsychiatre récemment divorcé commence à trouver son quotidien ennuyeux. Ce vide est bientôt comblé par la soudaine fascination qu’il éprouve pour une de ses patientes, la très séduisante mais très instable Jaclyn Blackstone. Hélas pour lui, le mari de celle-ci, un flic corrompu et dangereux de la brigade criminelle, est d’une jalousie féroce et personne ne souhaite l’avoir pour ennemi. Peu à peu, l’obsession que Chance nourrit pour Jaclyn va l’entraîner dans une histoire autrement plus sombre et complexe que ce qu’il avait imaginé…

Hommage à Sueurs froides d’Alfred Hitchcock, le nouveau thriller de Kem Nunn pousse le suspense à son paroxysme. On retrouve avec bonheur son style fait d’humour et de lyrisme, ainsi que son exceptionnelle acuité psychologique dans un récit dérangeant et obsédant.

Evaluation :

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3 commentaires

  1. Diable, mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? Un roman plein de péripéties qui doit laisser le lecteur exangue à la fin du récit…

    • Oui il se passe des tas de choses mais on est loin d’un rythme effréné… Et la fin m’a laissée plutôt perplexe, ne sachant pas trop que croire. Mais c’est peut-être l’effet recherché.

  2. Bon, il n’est pas pour moi celui-ci !