jeudi , 21 novembre 2024

La Fée Carabine

Auteur: Daniel Pennac

Editeur: Folio – 1997 (306 pages)

Lu en 2013

la fée carabineMon avis: C’est mon premier Pennac, et franchement, si tous les autres sont comme ça, ça fait quelques heures de bonheur en perspective ! Ca n’arrive pas si souvent, mais là je ne vais pas pouvoir m’empêcher d’être dythi… euuh… di-tyran-bic (non plus), argh…Ah oui: dithyrambique! (ouf!) 🙂
L’intrigue : plusieurs enquêtes policières qui se rejoignent et s’entremêlent : la nuit à Belleville, on égorge des vieilles dames, une vieille dame, bien vivante, dézingue un flic à la carabine, un autre flic (vivant aussi) s’infiltre dans le quartier pendant qu’une jeune femme est balancée par-dessus un pont et que la drogue circule dans les veines des petits vieux grâce à une infirmière… le suspense et les rebondissements sont omniprésents.
Les personnages : tous plus dingues les uns que les autres : la famille Malaussène avec Benjamin comme chef de clan. Bouc émissaire de profession (si, si, demandez à la Reine Zabo…), c’est naturellement vers lui que convergent tous (mais alors tous) les soupçons. Les grands-pères et la veuve Hô (un brin schizophrène…), Stojil et son autobus de mamies en goguette, l’infaillible inspecteur Pastor (je l’aime, celui-là!) et le bienveillant divisionnaire Coudrier, et même le chien Julius, épileptique… Tous tellement attachants, drôles, émouvants.
Le style et le décor : Belleville, quartier populaire et multiculturel (comme on dit aujourd’hui), est un personnage à part entière, merveilleusement décrit, dans un style familier, avec gouaille et argot parisiens en prime, qui rendent si bien l’atmosphère, entre sentiment d’insécurité quand tombe la nuit, et solidarité et amitié entre gens de peu.
Cette histoire est facile à lire, drôle, légère malgré les drames qui s’y déroulent, pleine de suspense et de morceaux de bravoure. Bref, un bonbon, une friandise, un régal, un vrai coup de coeur !

Présentation par l’éditeur:

«Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c’est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ?»
Ainsi s’interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d’un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l’innocence même («l’innocence m’aime») et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.

Quelques citations:

– « On se les gèle à moins douze, et pourtant Belleville bouillonne comme le chaudron du diable. A croire que toute la flicaille de Paris monte à l’assaut. Il en grimpe de la place Voltaire, il en tombe de la place Gambetta, ils rappliquent de la Nation et de la Goutte d’Or. Ca sirène, ça gyrophare et ça stridule à tout va. La nuit a des éblouissements. Belleville palpite. Mais Julius le Chien s’en fout. Dans la demi-obscurité propice aux régals canins, Julius le Chien lèche une plaque de verglas en forme d’Afrique. Sa langue pendante y a trouvé du délicieux. La ville est l’aliment préféré des chiens ».

– « Si demain, après ta victoire de cette nuit, te contemplant nu dans ton miroir, tu te découvrais une seconde paire de testicules, que ton coeur ne se gonfle pas d’orgueil, ô mon fils, c’est tout simplement que tu es en train de te faire enculer ».

Evaluation :

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2 commentaires

  1. Pennac et sa famille Malaussène, un vrai bonheur !