Auteur: Joaquim Maria Machado de Assis
Editeur: Métailié – 1998 (162 pages)
Lu en janvier 2018
Mon avis: Comment faire pour chronique un recueil de nouvelles ? Les résumer toutes (onze en l’occurrence) puis donner un avis sur chacune ? Fastidieux pour tout le monde (surtout moi ;-)). Je me contenterai donc de faire les présentations puis d’essayer de dégager l’un ou l’autre fil rouge.
Or donc, voici Joaquim Maria Machado de Assis, né en 1839 à Rio de Janeiro, Brésil, et mort en 1908 au même endroit. Ce métis, après avoir exercé de nombreux métiers, devient à la fois journaliste, poète, romancier, critique, chroniqueur, et crée l’Académie brésilienne des Lettres. Prophète en son pays, il est considéré comme le plus grand auteur brésilien, mais est resté peu connu ailleurs sur la planète littéraire. Après une période romantique, il prend un tournant plus réaliste.
Dans ce recueil, il décrit la bourgeoisie du Rio fin de siècle, sous le règne de l’empereur Pedro II, et à une époque où l’esclavage n’est pas encore aboli. Le point fort de Machado de Assis, c’est son sens aigu de l’analyse psychologique de la nature humaine. Sans complaisance et avec beaucoup d’ironie, il détaille des comportements irrationnels, inexplicables. Et inexpliqués, car il laisse le doute planer et la place aux suppositions : était-ce un grain de folie qui germait sous une carapace de normalité ? Un besoin irrépressible d’excentricité sous le masque des convenances sociales compassées, quelques grammes de fureur et de violence dans un monde de bonnes manières ? Allez savoir, et après tout qu’importe : parfois pessimistes, souvent cruelles, à l’occasion teintées de fantastique, toujours écrites dans un style très classique, ces onze nouvelles sur la comédie des apparences sont autant de petits plaisirs de lecture. C’est ce qui compte, non ?
*Cette chronique se réfère à l’édition de 1998.
Présentation par l’éditeur:
Une montre en or apparaît sur une table de nuit ; les bras d’une femme troublent un adolescent ; une cartomancienne révèle un avenir radieux ; un miroir ne reflète plus un jeune homme et permet la naissance d’une nouvelle théorie sur l’âme humaine ; une mère refuse obstinément de vieillir ; un jeune homme écoute une dame, un soir de Noël, et ne comprend plus rien…
L’auteur met en scène ces situations pour l’intense plaisir du lecteur qui y retrouve la joie, le bonheur et l’incertitude qui ravit l’intelligence.