Auteur: Riikka Pulkkinen
Éditeur: Albin Michel – 2012 (300 pages)
Lu en 2013
Mon avis: Je n’avais jamais entendu parler de cette auteure avant de recevoir ce livre il y a quelques mois en cadeau d’anniversaire.
Je ne pense pas que, de moi-même, j’aurais acheté ce roman. Certes la littérature nordique réserve de bonnes surprises, mais la 4ème de couverture et le titre ne m’auraient pas attirée.
Le roman commence par un verdict : Elsa est atteinte d’un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. Refusant de terminer ses jours à l’hôpital, elle choisit d’être soignée à domicile. La famille s’organise pour l’accompagner et l’entourer au mieux pour la fin du voyage. Il y a Martii, son mari, peintre renommé ; Ella (Eleonoora), sa fille médecin ; Anna et Maria, les deux filles d’Ella.
La fin de vie d’Elsa ne sera pas des plus paisibles, puisque le passé ressurgit, non pas comme le diable d’une boîte, mais comme une robe oubliée du fond d’une armoire. C’est Anna, jeune femme mal dans sa peau, qui fait cette découverte et pousse sa grand-mère à la confidence.
Commence alors une alternance entre les flash-backs remontant aux années 60, et le temps présent, où on observe chaque protagoniste se débattre tant bien que mal avec souvenirs et révélations.
La mise en place de la narration et des personnages est bien écrite, tout en tendresse et nostalgie, carrément poignante par moments. Mais ce début prometteur n’est pas confirmé par la suite. Je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage d’Eeva, l’étudiante engagée comme nounou pour Ella, et qui vivra avec Martii une relation si intense qu’elle sèmera la confusion dans l’esprit de la petite fille.
Cette trame de base est somme toute très banale. Au fil des pages j’ai espéré qu’elle aurait été relevée par la technique de narration, alternant les époques et les narrateurs, ou par le style, poétique et aérien. Mais au contraire, il m’est resté une impression de confusion et d’inconsistance. Pourtant, ça parle d’amour, de mort, de tromperie, de culpabilité, de remords, de pardon et de sacrifice (celui de la vie de famille au profit de la profession, ou l’inverse), il y a donc de la matière. Mais c’est très mélancolique, pour ne pas dire oppressant, et je n’ai pas compris ce que l’auteure a voulu dire. Elle n’a pas réussi à m’intéresser à cette histoire, qui laisse des questions en suspens, et une sensation d’ennui et d’inaboutissement.
Je reste sur ma faim.
Présentation par l’éditeur:
Alors que sa grand-mère Elsa se meurt d’un cancer foudroyant et que tous ses proches se rassemblent pour adoucir ses derniers jours, Anna découvre que, derrière le mariage apparemment heureux de ses grands-parents, se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille.
Une vieille robe trouvée par hasard, et dont elle apprend qu’elle aurait appartenu à une certaine Eeva, va réveiller le passé. Cette Eeva, dont on ne lui a jamais parlé, aurait été, dans les années 60, la nourrice de sa mère. Mais Anna ne tarde pas à comprendre qu’elle a été beaucoup plus qu’une employée et que son grand-père, peintre célèbre, l’a profondément aimée…
Quelques citations:
– « Je ne regrette pas mes actes. Si l’on n’a pas à proprement parler commis de crime, se repentir de ce que l’on a fait, c’est se repentir de sa vie ».
– « Tu ne crois plus en l’amour.(…) Règle ton problème ou tu deviendras la personne la plus triste sur terre. Nul en ce monde n’a les moyens de tenir l’amour pour infantile et la foi dans le changement pour fausse ».
– « J’avais déjà oublié la confiance que les enfants reçoivent en partage parce qu’ils ne connaissent rien d’autre: la foi, reçue en naissant, que tout ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si l’on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans des chambres à coucher, pour vous tendre la main par-dessus des tables, et avec eux vous réapprenez ce qu’il vous avait fallu perdre en même temps que l’enfance ».
– « Ne te dévalorise pas, c’est bien la bonne nouvelle: tu les délivres tous du mal. Les mères, les pères, les enfants. Tu leur donnes la permission d’être heureux.
Maman avait eu un léger sourire.
– Mais pourquoi donc ont-ils besoin que quelqu’un la leur donne? »