jeudi , 21 novembre 2024

Mille soleils splendides

Auteur: Khaled Hosseini

Editeur: 10/18 – 2009 (411 pages)

Lu en 2012

mille soleils splendidesMon avis: Vu la pléthore de critiques déjà publiées, ce livre n’a guère besoin d’être défendu. J’y vais malgré tout de mon petit commentaire, pour dire combien cette histoire m’a secouée. On sait tous, malheureusement, ce que l’Afghanistan subit comme horreurs depuis des années, et pourtant… Et pourtant, aucun documentaire ou reportage télé, bien réel, ne m’a touchée autant que ce roman, pourtant fictionnel.
Or donc, nous voici à Herat, au début des années 70, avec Mariam, jeune fille mal née, qu’on marie à Rachid, vieux cousin lointain, qui l’emmène à Kaboul. Ne pouvant pas avoir d’enfants, Mariam devra céder la place des années plus tard, à la deuxième épouse de Rachid, Laila, jeune voisine orpheline depuis qu’une roquette s’est abattue sur ses parents. La tension initiale entre les deux femmes fera peu à peu place à une solidarité complice face aux épreuves qu’elles vont endurer. Car l’adversité est féroce, entre un mari violent et odieux et un régime taliban qui, en plus de les rendre invisibles sous des burkas étouffantes, emprisonne les femmes dans une sorte de sous-espèce humaine, quelque part entre la bête de somme sachant cuisiner, et l’enclume sur laquelle le marteau s’abat plus souvent qu’à son tour.
L’auteur nous fait parcourir à toute vitesse (le roman se dévore) 30 ans d’histoire et de culture afghanes, jusqu’à l’après 11 Septembre, au travers de la vie de ces deux femmes. Parce qu’il s’agit malgré tout de vie, ou plutôt de survie, au milieu des bombes et des violences physiques et morales. Parce qu’elles luttent en dépit de tout, pour leurs enfants, pour leur préserver un peu d’espoir.
L’écriture et le style d’Hosseini n’ont rien d’exceptionnel, mais peu importe, parce que son talent de conteur fait naître des émotions fortes, entre rage et désespoir. Ce livre est un véritable hommage au peuple afghan, aux femmes en particulier. C’est beau et triste à la fois, bref c’est déchirant.

Présentation par l’éditeur: 

À Kaboul, Mariam endure un mariage contraint avec un homme violent. L’arrivée de la jeune Laila sous son toit est une épreuve de plus. Mais, entre ces femmes que tout oppose, la rivalité va bientôt faire place à une indéfectible amitié… Et à l’espoir d’une autre vie. Par l’auteur des Cerfs-Volants de Kaboul, un chant d’amour poignant pour l’Afghanistan, déchirée par la barbarie.

Quelques citations:

– « Mariam regarda les flocons de neige tournoyer devant la fenêtre en se rappelant les paroles de Nana: chaque flocon était en réalité un soupir poussé par une femme accablée, quelque part dans le monde. Toutes ces plaintes silencieuses montaient au ciel et y formaient des nuages de plus en plus gros, jusqu’au moment où ils se brisaient en minuscules fragments qui tombaient sans bruit sur la terre.
« C’est pour rappeler aux gens ce que toutes les femmes comme nous peuvent endurer, avait-elle ajouté. Sans jamais se plaindre, en plus ».

– « Ouvre tes oreilles en grand et retiens bien la leçon: de même que l’aiguille d’une boussole indique toujours le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l’oublie jamais, Mariam ».

Evaluation :

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