samedi , 20 avril 2024

Apocalypse bébé

Auteur: Virginie Despentes

Editeur: Le Livre de Poche – 2012 (384 pages)

Prix Renaudot 2010

Lu en 2013

apocalypse bébéMon avis: Première fois que je lis un Despentes, et je ne sais pas encore si on m’y reprendra. Je n’ai pas réellement été déçue (je ne m’attendais à rien de précis en le commençant), et je n’ai pas tout à fait détesté. Je l’ai lu parce qu’on me l’a prêté, par curiosité.
Selon moi, l’enquête sur la disparition de Valentine (ado écorchée vive, je me demande comment on peut avoir si peu de respect pour soi-même) n’est pas la partie la plus intéressante, je l’ai trouvée plutôt banale et prévisible dans son déroulement, vu le contexte et les personnages : Lucie, détective plutôt gourde, fait appel à la Hyène, professionnelle du genre, aux réseaux tentaculaires et aux méthodes peu orthodoxes. Pas étonnant donc qu’en quelques coups de poings et/ou de téléphone et/ou de tam-tam, celle-ci localise Valentine. On pressent également le dénouement à partir du chapitre sur Elisabeth.
Le « mérite » de ce livre tient dans sa galerie de personnages et leur excellente analyse.
Après, il faut prendre son parti (ou pas…) de la débauche de vocabulaire grossier, vulgaire, de la violence sous toutes ses formes, des scènes orgiaques et/ou glauques. Il faut également se « farcir » les opinions/réflexions négatives de l’auteur (Apocalypse bébé, ou « Despentes contre le monde entier »), qui flingue tous azimuts (les femmes en particulier), et qui donne l’impression que seul l’amour lesbien est authentique.
Je me suis demandée si ce livre était autobiographique, et si l’auteur, telle une Lucie à côté de ses pompes, ne se rêvait pas en Hyène…
J’ai trouvé la fin totalement bâclée et incohérente par rapport à l’ensemble du récit. En effet, celui-ci est contemporain et réaliste, mais dans les dernières pages part dans un total délire et veut se la jouer anticipation dystopique, en ratant complètement son objectif. Le mélange des genres est inopportun à ce stade du récit.
Beaucoup trop de questions restent volontairement en suspens (entre autres, l’objectif d’Elisabeth ou de ses « employeurs » en utilisant Valentine). Le but est peut-être d’alimenter la théorie d’un complot universel, mais là aussi l’effet est raté, et j’ai eu la nette impression que Despentes elle-même ne savait pas comment terminer son histoire.
Nihiliste, excessif, trash, violent, l’accumulation m’a écoeurée. Ce livre ne laisse pas indifférent, le plus effrayant étant de se dire que cette fiction n’est peut-être pas si éloignée de la vérité.

Présentation par l’éditeur:

Valentine a disparu… Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l’adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d’une époque.

Une citation:

– « Les enfants sont les vecteurs autorisés de la sociopathie des parents. Les adultes geignent en faisant mine d’être dépassés par la vitalité destroy des petits, mais on voit bien qu’ils jouissent d’enfin pouvoir emmerder le monde, en toute impunité, au travers de leur progéniture. Quelle haine du monde a bien pu les pousser à se dupliquer autant? »

Evaluation :

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2 commentaires

  1. Je n’ai encore rien lu de cette auteure. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que pour l’instant, suite à ton ressenti, je n’en éprouve toujours pas le besoin.

    • Je pense aussi qu’il y a mieux à lire 😉 En tout cas, celui-là ne m’a pas donné envie de lire les autres Despentes.