Auteur: Armistead Maupin
Editeur: 10/18 – 2000 (278 pages)
Lu en août 2012
Relu en mai 2016
Mon avis: Ami lecteur, en ces temps d’incertitudes sécuritaires, météorologiques, ferroviaires et sportives (eh oui, à Bruxelles le niveau d’alerte terroriste est toujours à 3 sur 4, l’orage et le déluge au moment où j’écris se déchaînent depuis plus de 45 minutes – heureusement j’habite au 6ème, les trains sont régulièrement en grève depuis 2 semaines, et tout le monde se demande si les Diables Rouges vont passer le 1er tour de qualif à l’Euro de football), j’espère que tu ne m’en voudras pas de perdre mon temps (et le tien) en futilités rédactionnelles (éclairs dans le ciel). En ces temps d’incertitudes en tous genres, disais-je, il est réconfortant (coups de tonnerre) de savoir qu’on pourra toujours se réfugier dans certaines valeurs littérairement sûres comme on plongerait dans un abri anti-atomique (grêlons sur mes vitres lavées il y a à peine trois jours). Je veux parler des Chroniques de San Francisco, dont la lecture garantit l’évasion instantanée (sirènes de pompiers) et l’éloignement au moins provisoire de tout ce qui a pu fonctionner de travers depuis la sonnerie du réveil (une ambulance, maintenant). Bref, prélassons-nous et délectons-nous de l’ambiance impayable de ces Chroniques saison 2, avec d’autant plus de plaisir (la drache devient crachin) que cette fois-ci, plus besoin de faire laborieusement connaissance avec la panoplie de personnages. Pour ceux qui en auraient besoin, l’auteur se charge d’ailleurs, l’air de rien, de resituer le contexte dans les premiers chapitres (la gamine de l’appart au-dessus joue « Titanic » au piano !?).
Au programme : pendant que Mary Ann tombe amoureuse de Burke, amnésique et allergique aux roses rouges, et se lance avec lui dans une enquête à rebondissements pour résoudre cette énigme, Mona se retrouve emberlificotée dans ses histoires de famille, DeDe et Beauchamp nous jouent un remake des « Feux de l’amour », Michael tombe amoureux (éclair velléitaire ?) puis gravement malade (coup de tonnerre buté), et Mme Madrigal révèle ses secrets.
Et donc, ça se dévore en quelques heures, tant c’est captivant et agréable à lire. Les aventures des uns et des autres se croisent et parfois se recoupent, à un rythme soutenu, renforcé par l’alternance des très brefs chapitres, procédé qui permet d’entretenir le suspense et d’encore augmenter l’envie de lire (la pluie s’arrête?). Un cercle vertueux pour le lecteur, dans lequel les joies et les drames se succèdent, où les situations sont tour à tour drôles, émouvantes, loufoques, rocambolesques ou improbables (oui, la pluie s’arrête). La pluie s’arrête alors au figuré aussi, et si à Bruxelles le soleil n’est pas encore revenu pour fabriquer un arc-en-ciel avec ce qu’il reste de gouttes en suspension dans l’atmosphère, il y a encore quelques saisons de « Chroniques » pour nous emporter dans l’univers haut en couleurs des pensionnaires du 28, Barbary Lane.
Présentation par l’éditeur:
Rien ne va plus au 28 Barbary Lane. Tandis que Mary Ann et Michael partent en croisière à Acapulco, Mona quitte San Francisco pour devenir réceptionniste dans un bordel de Winnemucca, tenu par une sexagénaire timbrée. Entre deux joins, Brian est quant à lui déterminé à percer les secrets de leur logeuse… Une odyssée déjantée et envoûtante sur la Californie des seventies.
Une citation:
– « J’en crève trop d’envie, Mary Ann. Le premier crétin venu s’en aperçoit. Quand tu crèves d’envie de quelque chose, personne ne veut de toi. Personne n’est attiré par… par un tel désespoir. »
Je fais partie de la toute petite poignée qui n’a pas accroché à cette série dès le début.
Tous les goûts sont dans la nature 😉