Auteur: Joseph Incardona
Editeur: Editions Finitude – 2020 (400 pages)/Pocket – 2021 (464 pages)
Lu en juin 2023
Mon avis: Genève, fin des années 1980. Le Mur de Berlin tombe, l’URSS implose, le capitalisme et l’ultra-libéralisme explosent, les riches deviennent de plus en plus riches. Tout se vend et s’achète, y compris le silence et ce truc à géométrie variable qu’on appelle le bonheur.
Et puisque règne le Dieu Argent, les croyants s’y asservissent et font tout pour obtenir le précieux viatique.
Ainsi, Aldo, beau gosse et prof de tennis dans un club chic et cher, qui se fait le gigolo de ces dames en mal d’affection.
Ainsi également Svetlana, bras droit d’un ponte d’une grande banque, et belle, jeune, ambitieuse, froide, indépendante, qui élève seule sa petite fille.
Les deux sont en manque d’amour, le vrai, le grand, avec un A majuscule, mais ils ne l’avoueraient pour rien au monde. Jusqu’à ce qu’ils se rencontrent : coup de foudre. Mais ils ne vont pas se contenter d’amour et d’eau fraîche. Grâce au réseau et à l’expérience de Svetlana en matière de transfert de cash, ils vont fomenter le casse du siècle dans leur coin.
S’ensuit une magouille financière qui fait intervenir mafieux corses et barons de la drogue latino-américains, banquiers rapaces et entrepreneurs ambitieux, hommes de paille et sociétés-écrans. Magouille à laquelle je n’ai pas compris grand-chose, mais bon, je ne suis pas une référence en la matière, le jargon bancaire et financier m’est totalement cryptique.
Bon, et sinon, on comprend dès le début que ça va mal finir : l’arroseur arrosé, la grenouille qui se voulait plus grosse que le boeuf, tel est pris qui croyait prendre, tout ça tout ça.
Et on nous explique (mais qui l’ignorait?) que le monde de la finance et des grands argentiers est un univers de requins, cynique, amoral et immoral, impitoyable, tout ça tout ça.
Je ne sais pas pourquoi j’avais ce pavé dans ma pile, mais l’intuition qui me l’a fait acheter n’était pas bonne. Je n’ai pas aimé les personnages caricaturaux ni l’hyper-présence de l’auteur dans le récit à travers ses commentaires sarcastiques (ce n’était pas utile d’en rajouter une couche, on avait compris l’idée). Certaines péripéties m’ont semblé incohérentes ou invraisemblables, mais sans doute que des choses m’ont échappé, et je n’avais pas envie de relire pour vérifier. Quant à l’épilogue, c’est tellement gros que je n’y ai pas cru.
A soustraire de ma pile, donc.
Présentation par l’éditeur:
On est à la fin des années 80, la période bénie des winners. Le capitalisme et ses champions, les Golden Boys de la finance, ont gagné : le bloc de l’Est explose, les flux d’argent sont mondialisés. Tout devient marchandise, les corps, les femmes, les privilèges, le bonheur même. Un monde nouveau s’invente, on parle d’algorithmes et d’OGM.
À Genève, Svetlana, une jeune financière prometteuse, rencontre Aldo, un prof de tennis vaguement gigolo. Ils s’aiment mais veulent plus. Plus d’argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Leur chance, ce pourrait être ces fortunes en transit. Il suffit d’être assez malin pour se servir. Mais en amour comme en matière d’argent, il y a toujours plus avide et plus féroce que soi.
De la Suisse au Mexique, en passant par la Corse, Joseph Incardona brosse une fresque ambitieuse, à la mécanique aussi brillante qu’implacable.