mardi , 3 décembre 2024

Petits cimetières sous la lune

Auteur: Mauricio Electorat

Éditeur: Métailié – 1er octobre 2020 (281 pages)

Lu en septembre 2020

Mon avis: A la fin des années 80, Emilio débarque à Paris en provenance du Chili, pour y entamer des études de linguistique, des études qui servent en partie de prétexte pour quitter son pays. Si Emilio a décidé de partir aussi loin, c’est aussi pour mettre un maximum de distance entre lui et sa famille, en particulier son père et ses sympathies pour le régime de Pinochet.
Pour gagner un peu d’argent, Emilio se fait embaucher comme veilleur de nuit dans un hôtel, où il côtoie le monde interlope de la vie parisienne, escrocs et femmes fatales compris. Il rencontre aussi Chloé, s’installe chez elle avant de réaliser, au moment où celle-ci s’évanouit dans la nature, qu’il ne sait rien d’elle.
Puis le Chili se rappelle à son « bon » souvenir, perturbant sa routine parisienne : les parents d’Emilio divorcent. Son père est parti avec une jeune beauté trente ans plus jeune, tandis que sa mère glisse sur la pente de l’alcoolisme et de la dépression. En pleine transition démocratique, Emilio s’envole pour Santiago, et découvre que son père, même s’il semble rouler sur l’or, est peut-être dans le collimateur de la justice en raison de ses accointances passées avec la dictature. Ecoeuré par l’attitude de son père, Emilio rentre à Paris pour tenter de vivre sa vie, mais l’histoire familiale ne le lâchera pas aussi facilement, et il finira par enquêter sur le passé de son père.

« Petits cimetières sous la lune » raconte d’une part une relation complexe entre un fils et son père, entre dictature et liberté, nouvelle vie et poids familiale, et d’autre part, une intrigue amoureuse mystérieuse. J’ai trouvé le mélange de thèmes un peu curieux, à la fois roman sur l’héritage de la dictature de Pinochet et roman d’apprentissage de la vie parisienne par un étudiant expatrié. Pour ma part, je me serais contentée du versant chilien de l’histoire, les déboires amoureux d’Emilio m’ont moins intéressée. Mais dans l’ensemble, ce roman est d’une lecture très agréable, sa structure narrative est agile, presque ludique. On y trouve beaucoup d’humour et d’ironie, mais on y perçoit aussi la mélancolie d’un être mal dans sa vie, méprisant son père et son pays sans parvenir à s’en détacher complètement, coincé entre son désir d’émancipation et le poids de la transmission familiale.

En partenariat avec les Éditions Métailié.

Présentation par l’éditeur:

Entre Paris et Santiago du Chili, un roman plein d’humour et d’ironie sur les relations complexes entre pères et fils. Une narration sans concession sur comment faire partie d’une famille et d’un pays qu’on rejette.

Pour fuir le poids de sa famille, Emilio Ortiz arrive du Chili à Paris pour étudier la linguistique. Il est gardien de nuit dans un petit hôtel du quartier Montparnasse et il y fait la connaissance de personnages hauts en couleur, journalistes célèbres, petits truands ou femmes fatales. Il passe ses journées à essayer de comprendre qui est la fille avec qui il vit près d’un cimetière de banlieue et qui explose sa vision de la sexualité.

Il est arraché brutalement à “ses jours tranquilles” par la découverte des amitiés d’affaires de son père avec la hiérarchie de la dictature. Il retourne au Chili pour comprendre ce personnage qu’il méprise et le fascine, et son prétendu suicide…

Evaluation :

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