vendredi , 18 octobre 2024

Le ciel était vide

Auteure: Inge Schilperoord

Editeur: Belfond – 22 août 2024 (169 pages)

Lu en octobre 2024

Mon avis: A Amsterdam, Sophie, 16 ans, vit avec sa tante, célibataire sans enfants et musicienne classique souvent absente. Le père de Sophie est mort accidentellement quelques mois plus tôt, et elle n’a pas connu sa mère, décédée peu après sa naissance.

Le père de Sophie était avocat pénaliste, passionné par l’islam, et s’était spécialisé dans la défense des djihadistes, en particulier ceux et celles qui ont tenté d’aller combattre en Syrie. A sa mort, Sophie, qui partage la fascination de son père au point d’apprendre l’arabe, découvre le dossier d’une de ses clientes, Isra. Cette jeune fille de 18 ans était en route pour rejoindre Daech mais a été arrêtée in extremis à la frontière turco-syrienne. Jugée aux Pays-Bas, elle a été acquittée grâce au père de Sophie. Mais cette dernière réalise qu’Isra n’était qu’une fausse repentie, repartie en Syrie dès la fin de son procès. Sophie, submergée de questions et persuadée qu’Isra est la cause indirecte de la mort de son père, est déterminée à retrouver sa trace via les réseaux sociaux.

En parallèle, Sophie se lie d’amitié avec Zala, une camarade de lycée et réfugiée afghane, qui n’a que mépris pour les fous d’Allah. Elles décident de rédiger ensemble leur travail de fin d’année, qui portera sur la perception de l’islam aux Pays-Bas.

A travers les relations qu’elle cherche à construire ou établir avec Zala et Isra, Sophie tente de trouver des réponses à ses questions. Pourquoi son père s’est dévoué à ses clients plutôt qu’à elle, pourquoi cet idéaliste est-il tombé si naïvement dans le panneau, quels sont les liens entre islam et violence, pourquoi cette violence et la crédulité de ces gamins convaincus qu’ils vont trouver le paradis en Syrie ? A force d’essayer de retrouver la trace d’Isra, Sophie flirte dangereusement avec un univers qui risque fort de la dépasser.

L’auteure explore le sujet de la radicalisation islamiste à travers le portrait d’une adolescente européenne et non musulmane, livrée à elle-même, profondément seule, en manque de repères et durement éprouvée par la mort de son père qu’elle ressent comme un abandon. Exaltée, psychologiquement fragile, elle est obsédée par ses questions et s’enfonce dans une spirale où la frontière entre la réalité et son imagination frénétique devient très floue.

Ce roman se lit facilement et le récit tient en haleine, mais il me semble que globalement cela manque de profondeur et que cette histoire n’est pas très crédible. Elle m’a paru à la fois très didactique et confuse, tant, au final, on peine à distinguer ce qui relève de la réalité de ce qui se passe dans la tête de Sophie.

En partenariat avec les Editions Belfond via Netgalley.

#ingeschilperoord #NetGalleyFrance

Présentation par l’éditeur:

Après l’onde de choc créée par son premier roman, La Tanche, Inge Schilperoord revient avec une œuvre délicate, toujours portée par une écriture sobre et une profondeur psychologique inouïe, pour aborder un sujet brûlant : la radicalisation islamiste.
Depuis la mort de son père, Sophie, seize ans, vit avec sa tante, une musicienne souvent absente.

Livrée à elle-même, l’adolescente est surtout seule avec ses questions : pourquoi son père, avocat spécialisé dans la défense des djihadistes, l’a-t-il abandonnée ? Est-ce lié à son dernier dossier, celui d’Isra, une soi-disant repentie retournée en Syrie dès la fin de son procès ? Quel rôle joue la religion dans tout cela ? Rime-t-elle toujours avec violence ?

Sophie erre dans la ville, en quête de réponses. Elle espère en trouver auprès de Zala, une camarade d’école avec qui elle sympathise, mais celle-ci n’en a pas non plus, prise entre ses préoccupations de jeune fille et sa culture afghane rigide.

Alors Sophie se donne une mission : retrouver la trace d’Isra. De contacts en ligne en recherches dans les recoins les plus sombres d’Internet, Sophie va plonger dans une spirale dont elle ne sortira pas indemne…

Evaluation :

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