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L’enfant de la colère

Auteur: Michel Serfati

Editeur: Phébus – 3 janvier 2020 (229 pages)

Lu en janvier 2020

Mon avis: A la veille de ses 18 ans, Nadia apprend enfin qui était son père. Elle ne l’a pas connu, puisqu’il est mort avant sa naissance, abattu par la police lors d’un braquage dans les années 80. La mère de Nadia a attendu toutes ces années pour enfin raconter cette histoire à sa fille. Nâzim, jeune ouvrier turc immigré en France avec ses parents, était épris de justice. Son idéalisme l’a poussé à intégrer un petit groupe de révoltés comme lui, et à préparer avec eux une attaque de banque. Voler l’argent des riches pour le redistribuer aux pauvres, tel était le projet naïf et romantique de ces « terroristes » amateurs. Evidemment l’opération tourna mal, Nâzim tué, trois complices arrêtés et jugés, une quatrième en fuite, condamnée à perpétuité par contumace. Ces révélations bouleversent Nadia, qui se lance dans la quête de ses origines. Etudiante brillante mais écorchée vive, perdue, elle abandonne la fac, et entame alors un cursus de musicologie après avoir découvert le hang, un instrument de la famille des percussions. Ses études l’amènent pour quelques mois à Istanbul, où elle tente de retrouver la trace de l’ancienne complice de son père.
« L’enfant de la colère » est un roman initiatique, qui commence par cette recherche du père, qui se transforme ensuite en polar diplomatico-judiciaire avant de revenir à un questionnement sur soi-même : qui est-on quand il nous manque la moitié de nos racines, qu’a-t-on reçu en héritage, et plus généralement, que faire de sa vie en sachant (ou pas) tout cela. J’ai trouvé ces réflexions intéressantes, mais pour le reste, je n’ai pas réussi à m’attacher à cette histoire. Des personnages trop lisses, trop « gentils », à la limite du stéréotype, des péripéties qui s’enchaînent trop facilement ou trop vite, trop de hasards qui font bien les choses. Une lecture néanmoins agréable, mais je suis déçue de ne pas avoir ressenti la « colère », celle de l’enfant ou celle de son père.

En partenariat avec les Editions Phébus via Netgalley.
#LEnfantdelacolère #NetGalleyFrance

Présentation par l’éditeur:

Nadia n’a jamais connu son père, mort avant sa naissance. À dix-sept ans, elle apprend que Nâzim, né en Turquie, immigré en France, avait été abattu lors d’une attaque de banque. Comme une frange de la jeunesse révoltée des années 1980, il s’était fourvoyé dans un groupuscule violent, au nom d’une lutte radicale contre l’injustice.
Bouleversée, Nadia va chercher à renouer les fils de son histoire, entre Strasbourg où elle a grandi, et Istanbul où s’est réfugiée une ancienne complice de son père.
Perdue, elle trouve un peu d’apaisement dans le hang, un instrument de musique dont elle joue bientôt dans les rues, en Alsace et dans la métropole turque. Y trouvera-t-elle de quoi combler l’absence ? Avec ce roman sur l’engagement, l’exil, la violence et la rédemption, Michel Serfati nous offre aussi le récit sensible d’une quête des origines.
Michel Serfati a successivement été ouvrier dans l’industrie, éducateur spécialisé, formateur et cadre dans un établissement pour personnes handicapées. Il est l’auteur de Finir la guerre, lauréat du Festival du premier roman de Chambéry en 2016.

Evaluation :

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